La rumeur veut que Samsung a préféré sa propre solution de processeur gravé en 14 nm pour son Galaxy S6 plutôt que d'opter pour la puissance du Snapdragon 810 de Qualcomm au motif que celui-ci aurait une tendance à la surchauffe. L'idée est aujourd'hui bien fondée.

Ars Technica a ainsi réalisé plusieurs tests du Snapdragon 810 ( avec le LG G Flex 2 et le HTC M9) en comparant les résultats avec d'autres terminaux équipés du Snapdragon 801 et 805. Les stress tests ont été menés sur Geekbench et concrètement, le Snapdragon 810 affiche clairement des problèmes de surchauffe.

La comparaison avec l'Exynos 7420 de Samsung gravé en 14 nm qui équipe le Galaxy S6 est encore plus flagrante.

Ars Technica

Lors des pics d'activité, le Snapdragon 810 sature très rapidement et régulièrement. En clair : lorsque le processeur est à pleine charge, sa température augmente, et sa cadence est automatiquement diminuée pour lui éviter tout endommagement. Une fois cette température redevenue stable, la fréquence remonte jusqu'à la prochaine saturation...

Le graphique partagé par Ars Technica est édifiant : le Snapdragon 810 sature plus vite et plus souvent, et passé quelques minutes seulement d'utilisation intensive, il est incapable de retrouver une température lui permettant un fonctionnement à 100 % à moins d'être mis au repos.

Mais ce n'est pas tout. Le graphique nous montre également que si le processeur de Samsung est plus performant, il est loin de proposer un fonctionnement continu à 2,1 GHz comme annoncé par la fiche technique du smartphone, et ce malgré une gravure en 14 nm. La faute à la volonté sans doute de Samsung de proposer un smartphone aussi fin que possible, au détriment d'une solution thermique optimale.

La faute revient-elle donc totalement à Qualcomm ? Pas vraiment... Avec le temps, les fondeurs proposent des solutions aux fabricants tout en leur laissant une certaine souplesse dans le choix tant au niveau de l'ajustement de la cadence de fonctionnement que de la dissipation thermique. Ici, LG et HTC auraient pu faire le choix de laisser s'exprimer pleinement le Snapdragon 810 grâce à une solution de refroidissement adéquate conformément aux recommandations de Qualcomm. Certes, le Snapdragon 810 n'est pas le SoC tel qu'il était attendu, mais ce sont les constructeurs qui choisissent de l'intégrer dans leurs terminaux sans tenir compte de ce qu'il nécessite pour un fonctionnement optimal, l'idée étant de vendre au consommateur une fiche technique, un point de comparaison illusoire au moment du geste d'achat, même s'il se traduit par une expérience déplorable une fois le terminal en mains.

Mais la faute revient également sans doute en partie au consommateur, qui ne souhaite pas se soucier des contraintes techniques du fondeur ou de l'assembleur et qui veut toujours plus de puissance ( sans qu'il ne sache par la suite quoi en faire) dans des terminaux toujours plus fins, plus beaux pour se différencier, afficher sa richesse ou rester dans l'actualité... Beaucoup regrettent ainsi l'époque faste de Nokia et de ses téléphones blindés capables de tenir la charge pendant des jours, mais concrètement, qui aujourd'hui serait prêt à se tourner vers un smartphone de 3 cm d'épaisseur ?

Source : Ars Technica