La grande conférence COP 21 menée fin 2015 en France a posé les bases d'un effort de l'ensemble (ou presque) des pays participants pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés au-dessus des niveaux pré-industriels.

NASA photo Terre Ce seuil est vu par les scientifiques comme celui pour lequel il sera encore possible de contenir les effets de conséquences climatiques qui deviendraient de véritables catastrophes naturelles à grande échelle au-delà.

Malgré les bonnes volontés et les promesses affichées, le réchauffement climatique pourrait ne pas être maintenu dans cette limite. Notre connaissance du fonctionnement climatique global de la Terre reste partielle et divers mécanismes, mal ou peu appréhendés, pourraient jouer des rôles encore difficilement compris.

Selon une étude de la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), le réchauffement climatique serait déjà en route pour dépasser les 2 degrés celsius fatidiques et s'orienter plutôt vers une hausse de 4 à 5 degrés.

Ce pessimisme vient de la réévaluation de certains mécanismes jusque là considérés comme piégeurs de gaz à effet de serre (notamment de CO2) et censés nous aider à contrôler le réchauffement en absorbant une partie des gaz de l'atmosphère contribuant à la hausse des températures.

Pour beaucoup de ces systèmes, il existe un point de rupture au-delà ils se mettent au contraire à amplifier le phénomène. Cela va du ralentissement de l'absorption de grandes quantités de CO2 par les océans et les forêts fragilisées par l'activité humaine mais aussi la montée des températures, au dégel accéléré du permafrost, énorme réservoir de gaz solidifié qui se libère sous l'effet de la hausse de température, en passant par la réduction des calottes glaciaires et des banquises.

On manque également de données sur les temps d'action de ces mécanismes. L'emballement sera-t-il soudain et bref, lent et prolongé ou un peu des deux, et comment y faire face en conséquence ?

Toujours est-il que si notre planète connaissait un réchauffement de 4 à 5 degrés, alors elle ne pourrait guère faire survivre plus d'un milliard de personnes, estiment les chercheurs. Or, nous sommes actuellement plus de 7 milliards...

Source : Le Figaro