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Ces magistrats qui tuent la justice

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Jacques Lavau
"Les magistrats doivent faire leur révolution culturelle"

Le journaliste Jean-François Lacan vient de publier un ouvrage choc sur
la justice : "Ces magistrats qui tuent la justice". Pour lui, la
magistrature est devenue une corporation qui vit repliée sur elle-même
sans aucun contrôle extérieur. D'où des erreurs et des dérives qui se
multiplient.


"Cette institution s'autocontrôle sans que jamais il n'y ait un contrôle
extérieur. Au fond, un magistrat estime qu'il n'a de comptes à rendre à
personne. Et si vous osez critiquer une décision de justice, on vous
accusera de menacer l'indépendance de la justice. Et donc de menacer la
démocratie. Alors qu'au contraire, il faudrait plus contrôler la
justice, comme n'importe quelle autre administration."


LYON-MAG : Pourquoi vous avez ciblé la justice ?

Jean-François Lacan : Car la fracture est de plus en plus grande entre
les magistrats et la majorité des justiciables. Quand les gens ont à
faire à la justice, ils sont surpris de constater que les magistrats
utilisent un jargon incompréhensible, qu'ils ne les écoutent pas, ne les
regardent pas... Bref, les justiciables ont l'impression d'être
méprisés. C'est pourquoi les Français ont de moins en moins confiance en
la justice qui leur donne l'impression d'être une immense loterie.

LYON-MAG : Comment vous expliquez ce mépris ?

En fait, la magistrature est un petit monde clos qui vit replié sur
lui-même. Exemple, à Lyon, ils sont à peine 170 à décider du sort de
milliers de gens chaque année, sans jamais avoir à rendre des comptes.
Sauf à d'autres magistrats ! Ils se forment entre eux, se notent entre
eux... Du coup, c'est devenu une secte un peu effrayante, à l'intérieur
de laquelle prolifèrent des corrompus, des malades, des alcooliques...
C'est pourquoi la justice en France est aussi lente et contestée.

LYON-MAG : Le problème numéro 1 de la justice aujourd'hui ?

La forte culture de la soumission, qui est un héritage du passé, car
depuis des siècles, les magistrats sont soumis au pouvoir politique.
D'ailleurs, la très grande majorité des juges n'ont qu'un seul objectif:
mener une petite carrière tranquille. Et pour ça, ils savent qu'ils ne
doivent pas faire de vagues. Du coup, ils plient devant les puissants.
Les interventions sur les magistrats sont nombreuses et pas simplement
sur des affaires politiques. Mais rares sont les magistrats qui s'insurgent.

LYON-MAG : Pourquoi ils acceptent les pressions ?

Au fond, c'est le système d'évaluation qui est la clef de cette
soumission. Car tous les magistrats sont notés chaque année par leur
supérieur hiérarchique. Ce qui décide de leur future promotion. Du coup,
s'ils veulent avoir une bonne note pour faire carrière, ils ont intérêt
à obéir aux suggestions de leur hiérarchie. Sans parler des réseaux
d'influence bien implantés dans la justice.

LYON-MAG : Un exemple de pressions à Lyon ?

Le procès des comptes suisses de Pierre Botton, où la justice a refusé
d'enquêter pour savoir si des grands groupes de BTP comme Bouygues ou
Dumez avaient versé des commissions à Michel Noir afin de décrocher le
marché du Périphérique nord. Il n'y a pas eu de consignes écrites. Mais
le système de pressions discrètes a bien fonctionné. Comme c'est souvent
le cas dans ce genre d'affaires. Résultat, ce procès Noir-Botton a
tourné à la farce avec un réquisitoire assez indulgent.

LYON-MAG : D'autres problèmes ?

Oui, le temps de travail. Il y a des tribunaux en France qui sont de
vraies planques, avec peu d'affaires à traiter. Ce sont des postes
recherchés par ceux qui veulent mener une carrière tranquille, qui leur
laisse du temps pour se consacrer à la peinture, au bricolage...
Exemple: la cour d'appel de Lyon est loin d'être surchargée... Avec 4 à
5 fois moins d'affaires à traiter que la cour d'appel d'Aix-en-Provence,
pour pratiquement le même nombre de magistrats !

LYON-MAG : Les magistrats qui ne font pas leur boulot ne sont jamais
sanctionnés ?

C'est rare. Même chose pour l'incompétence ou les dérives des
magistrats. Regardez ce juge qui prenait des photos de jeunes filles
déshabillées au tribunal de Grenoble. Sa seule sanction, ça a été d'être
muté à Sarreguemines !

LYON-MAG : Pourquoi cette impunité ?

Parce que cette institution s'autocontrôle sans que jamais il n'y ait un
contrôle extérieur. Au fond, un magistrat estime qu'il n'a de comptes à
rendre à personne. Et si vous osez critiquer une décision de justice, on
vous accusera de menacer la démocratie. Alors qu'au contraire, il
faudrait plus contrôler la justice, comme n'importe quelle autre
administration. D'autant plus qu'aujourd'hui, la magistrature est
touchée par deux grands fléaux : la dépression et l'alcoolisme qui vont
souvent de pair.

LYON-MAG : Pourquoi ces dérives ?

D'abord parce que la sélection à l'entrée de l'Ecole nationale de la
magistrature à Bordeaux se fait uniquement sur concours, sans aucun
examen psychologique. De plus, après seulement deux ans de formation, le
jeune diplômé se retrouve généralement parachuté au poste sensible de
juge d'instruction ou de substitut du procureur, où il est confronté
directement à la misère humaine : violence, alcoolisme, drogue, viol...
Et il se retrouve tout seul à prendre la décision. Du coup, il ne faut
pas s'étonner que ces jeunes craquent.

LYON-MAG : Vous n'exagérez pas un peu ?

Non, c'est malheureusement la vie quotidienne de la justice. Même si
quelques juges médiatiques qui sont bosseurs, compétents et courageux,
cachent la réalité judiciaire. Je vous ferai remarquer que ces fameux
juges sont tous en train de quitter la magistrature, complètement
écœurés: Eva Joly, Eric Halphen...

LYON-MAG : Reconnaissez quand même que la justice manque de moyens !

C'est vrai que certaines juridictions sont débordées. Et que leurs
conditions de travail sont indignes : manque de secrétaires, de
greffiers, de bureaux... Mais ce n'est pas à coups de milliards
supplémentaires qu'on résoudra le problème. Car aujourd'hui, la crise
est beaucoup plus profonde : c'est la légitimité des magistrats qui est
en cause.

LYON-MAG : Vos solutions ?

Aujourd'hui, les magistrats doivent faire une véritable révolution
culturelle, en acceptant la transparence, la critique, les contrôles...
Il faut leur apprendre que la justice ne leur appartient pas, qu'ils ne
sont pas infaillibles... Bref, il faut d'abord changer les mentalités
des magistrats. Et puis il faut faire évoluer le statut des magistrats
qui ne doivent plus vivre en circuit fermé. La justice doit aujourd'hui
s'ouvrir et se moderniser, en parlant le langage de tout le monde.

LYON-MAG : Vous êtes optimiste ?

Franchement non, car la justice qui passe son temps à juger et
condamner, en commettant beaucoup d'erreurs, ne supporte pas la
critique. Du coup, elle ne peut que très difficilement se remettre en
cause. Même si j'ai l'impression que les plus jeunes magistrats sont
moins psycho-rigides que leurs aînés.

Extrait du mensuel LYON-MAG (janvier 2004)

--
La science se distingue de tous les autres modes de transmission des
connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts
sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir
toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de
vérifier, par des expériences.
-- Jacques Lavau (retirer les anti et les spam pour le courriel)
http://perso.club-internet.fr/lavaujac/

10 réponses

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LaMite
eristan a calligraphié dans news::


maintenant comme subtilement suggéré par Juristprudence, je vous
laisse en
compagnie de votre main preférée.



L'argument est percutant quoique allusif.
Il est surtout extrêmement juridique et parfaitement en charte,
n'est-ce-pas ?



--
"Depuis que l'on a mis en lumière les difficultés
de l'identité masculine, plus personne ne soutient
que l'homme est le sexe fort"
Elisabeth Badinter, XY.
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LaMite
www.juristprudence.fr.st a calligraphié dans
news:41c8cb36$0$32153$:


j'ai l'impression, à propos d'abscon



Abscons.

--
"Depuis que l'on a mis en lumière les difficultés
de l'identité masculine, plus personne ne soutient
que l'homme est le sexe fort"
Elisabeth Badinter, XY.
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LaMite
Caramel a calligraphié dans news::


"Jacques Lavau" a écrit
dans le message de news:
41c743dd$0$29531$ ............
Et le bûcher immédiat pour quiconque émet des réserves !



Pour moi la Justice française est tout simplement caduque.



Et vous proposez quoi à la place ? Le talion ou le lynchage ?

Elle digne d'une république bananière mais certainement d'un pays


comme la France.

Sources ?




--
"Depuis que l'on a mis en lumière les difficultés
de l'identité masculine, plus personne ne soutient
que l'homme est le sexe fort"
Elisabeth Badinter, XY.
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LaMite
Caramel a calligraphié dans news::


"Jacques Lavau" a écrit
dans le message de news:
41c743dd$0$29531$
;;;;;;;;;;;;;;;;;;
Et le bûcher immédiat pour quiconque émet des réserves !



Il est vrai qu'il y beaucoup d'intégristes ici :o)



Vous répondez justement à l'un d'entre eux.

Pour moi la Justice française est tout simplement caduque. Elle
est digne d'une république bananière mais certainement pas d'un
pays comme la France.



Psittacisme ?


--
"Depuis que l'on a mis en lumière les difficultés
de l'identité masculine, plus personne ne soutient
que l'homme est le sexe fort"
Elisabeth Badinter, XY.
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LaMite
jr a calligraphié dans news::


Je suis l'instituteur de vos enfants, j'ai été suivi pour des
pulsions pédophiles mais je me soigne; je suis en mi-temps
thérapeutique.



Je suis gardien de la paix, j'ai des tendances maniaco-dépressives,je
prends mes médicaments, je suis en mi-temps thérapeutique, on m'a
laissé mon arme de service .


--
"Depuis que l'on a mis en lumière les difficultés
de l'identité masculine, plus personne ne soutient
que l'homme est le sexe fort"
Elisabeth Badinter, XY.
Avatar
jr
LaMite a écrit :

> Elle digne d'une république bananière mais certainement d'un pays
> comme la France.

Sources ?



Bof, lisez la rubrique hebdomadaire de Libé, continuez par ça
http://www.lepoint.fr/dossiers_societe/document.html?did8821; prenez
aussi les cahiers du Canard sur la question: le gardien d'un palais
parisien disant au journaliste, comme si c'était statutaire, que les
juges ne sont jamais là le matin et parfois l'après-midi, par exemple.
L'histoire des trois semaines de vacances supplémentaires sorties de
nulle part et qui sont un droit acquis.

Les dossiers qui "se perdent" et le pire, c'est que souvent c'est
authentiquement une perte, sans que le juge n'en voie la moindre
conséquence (cf affaire scientologie par ailleurs gérée comme si la juge
venait au palais tous les 29 février ouvrables).

Les erreurs professionnelles pas sanctionnées (cf JAF donnant à la
première requète l'enfant à la dame qui sortait de l'asile, avait déjà
tué et a tué l'enfant aussi sec: oubli de consulter le dossier, refus
d'attendre l'avis du père; on ne sait *même pas* le nom de ce JAF, pas
sanctionné). L'autre qui fait libérer un violeur avant son jugement en
merdant sur la date d'application de la loi Perben, malgré les
avertissements qui lui sont donnés: quelle procédure disciplinaire?
Celui qui dessine des croix de David sur les jugements qu'il rend quand
la partie a un nom qui va bien: plaisanterie malheureuse.

D'une façon générale, y a-t-il seulement un grand tableau, même à usage
interne voire seulement informatif, du pourcentage de décisions
réformées ou cassées, par juge et par rapport aux autres? Non. Du moins
officiellement, vu que ce genre d'information (ne) sort (que) quand
Juppé veut déconsidérer le juge Halphen.

Le statut mirifique qui fait que le juge d'Outreau, qui va nous coûter
12 millions d'euros en sus des frais de prison, d'instruction et de
procès et de son propre salaire si bien employé, et qui a bien entendu
touché sa prime, peut venir étaler sa morgue à la barre "Madame, je n'ai
pas dit ça, ce n'est pas dans le PV" (à la nana acquittée qu'il a foutu
en taule pendant des années). Avec la complicité bienveillante du
président du tribunal qui lui épargne l'essentiel, et du procureur qui a
contribué au désastre.

Le fait établi que, sur la côte au moins, une bonne partie sinon la
plupart des juges sont membres de sociétés dites secrètes et qu'un juge
Renard peut avoir été muté de Nice à Menton via Cannes quand les autres
se cognent Tourcoing et Villeurbanne. La sanction dérisoire appliquée
audit juge après l'avis de l'Inspection Générale qui était factuellement
un forfait au vu du bilan.

C'est ça qui est triste; dans la république babanière, au moins, la
faute est sur le politique. En France, il y a du merdoiement politique
mais ce n'est de loin pas la question la plus grave. On peut se gausser
des statuts particuliers des manards de base de la SNCF et de l'EDF, il
y en a d'autres.

--
jr
Riche en fibres.
Avatar
eristan
Bonjour à LaMite qui a écrit :


j'ai l'impression, à propos d'abscon



Abscons.



Vous qui semblez prompte à indiquer en cas d'ecart supposé,
les preconisations de redaction sur les
NG , n'est il dasn ces memes recommendations,
pas plus que conseillé de s'abstenir de commentaires sur l'orthographe
?

Eric
Avatar
jr
eristan a écrit :

Bonjour à LaMite qui a écrit :

>
>> j'ai l'impression, à propos d'abscon
>
> Abscons.

Vous qui semblez prompte à indiquer en cas d'ecart supposé,
les preconisations de redaction sur les
NG , n'est il dasn ces memes recommendations,
pas plus que conseillé de s'abstenir de commentaires sur l'orthographe
?



Vous êtes mal informé. Voyez les FAQ, comme le paragraphe 2.2.2 de
<news:

--
jr
Riche en fibres.
Avatar
www.juristprudence.fr.st
"jr" a écrit dans le message de news:


Ce que c'est que de publier anonyment sans adresse valide, on est
obligé de faire passer ses pessages privés par Usenet.



" vous avez l'humour d'un aï et je me payais votre tête,
divertissement innocent. C'est affreux d'avoir à signaler ses
propres vannes, on a l'impression de se moquer d'un handicapé..." du cerveau
!.
Avatar
LaMite
jr a calligraphié dans news::



LaMite a écrit :

> Elle digne d'une république bananière mais certainement d'un
> pays comme la France.

Sources ?



Bof, lisez


...

Oui oui, Jacques, je suis d'accord avec vous pour juger plus que
regrettables (euphémisme je vous l'accorde aussi dans ma grane
mansuétude) les dérives de la justice française mais je répondais
juste à l'(absence d') argumentation du précédent contributeur.


--
"Depuis que l'on a mis en lumière les difficultés
de l'identité masculine, plus personne ne soutient
que l'homme est le sexe fort"
Elisabeth Badinter, XY.