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L'Europe force Microsoft à ouvrir le cœur de son business

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president_helmut
Pour la première fois, le n° 1 mondial est contraint de modifier
Windows, son produit phare, au nom de la libre concurrence.

Par Laurent MAURIAC
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jeudi 23 décembre 2004 (Liberation - 06:00)
pix
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un précédent. Ce que les Etats-Unis n'ont pas osé faire, l'Europe y
est finalement parvenue : ne pas se contenter de condamner Microsoft
pour abus de position dominante mais lui imposer des sanctions. Et
l'obliger à modifier son sacro-saint Windows. Grâce à la décision
rendue hier par la Cour européenne de justice de Luxembourg (lire
ci-contre), le numéro 1 du logiciel se voit contraint de proposer dès
le mois prochain deux versions de son produit phare, l'une avec le
complément Media Player permettant d'écouter de la musique ou de
regarder des vidéos, l'autre sans. «C'est la première fois que
Microsoft est obligé de scinder une application de son système
d'exploitation», se félicite Dave Stewart, directeur juridique adjoint
de RealNetworks, dont les produits sont en concurrence avec Windows
Media Player. Objectif souhaité avec cette «mesure corrective» :
permettre aux consommateurs de choisir librement leur logiciel
audio-vidéo, alors que Microsoft n'hésite pas à imposer le sien en
l'intégrant à Windows.

Gonflé à bloc. Le jugement d'hier a donc une portée inédite. Habituée
à imposer des règles aux entreprises industrielles (par exemple, des
cessions d'activités pour cause de position dominante), l'Europe est
également en mesure de le faire dans le domaine de la propriété
intellectuelle, en exigeant une modification de l'offre. «C'est un
premier pas, estime Dave Stewart. Il s'agit de faire en sorte que le
choix des consommateurs soit basé sur le mérite et non sur des
pratiques monopolistes.» On peut toutefois douter de l'impact de cette
décision. En effet, que proposera Microsoft ? Un Windows gonflé à bloc
et un Windows déprécié, sans doute pour le même prix (il reste libre
de sa fixation). L'éditeur laisse même entendre que le Windows
dépourvu de Media Player sera basé sur une version ancienne du
logiciel... Qui, dans ces conditions, optera pour le deuxième choix ?

L'argument, ressassé par l'éditeur de logiciels, est que l'ajout de
fonctionnalités rejoint l'intérêt des utilisateurs. «L'intégration
d'un nombre toujours croissant de fonctions dans les produits est la
base du progrès économique», expliquait Bill Gates, le cofondateur de
la société, dans une interview à Libération (8 février 2002). Obliger
Microsoft à retirer Media Player de Windows, c'est comme «imposer aux
constructeurs automobiles de mettre la 2 CV au même prix que la Vel
Satis, estime Thaima Samman, directrice des affaires juridiques et
publiques de Microsoft France. Alors qu'on propose des produits de
plus en plus sophistiqués ou avancés, on nous oblige à commercialiser
une version moins bonne.»

Empilement de fonctionnalités. Pour les adversaires de Microsoft,
l'analogie a ses limites. D'abord, aucun constructeur automobile ne
détient 90 % du marché. Ensuite, la firme chercherait plutôt à imposer
au prix fort, en plus de la voiture, l'achat des enjoliveurs, d'une
galerie sur le toit et d'une remorque. Ce qui vaut pour Media Player
vaut en effet pour d'autres fonctions absorbées par Windows
(messagerie, bientôt moteur de recherche, etc.). Jusqu'où peut-on
empiler des fonctionnalités dans un seul produit informatique ? «C'est
un vrai sujet, reconnaît Thaima Samman. Il se pose dans d'autres
domaines. Par exemple, avec les opérateurs de télécoms qui ajoutent
les fonctions de prises de photo, d'Internet, d'accès aux cours de
Bourse, à la météo...» La question était déjà au coeur du procès
antitrust intenté en 1998 par le gouvernement américain. Microsoft
était soupçonné d'étouffer son concurrent Netscape en liant la
distribution de Windows à celle de son logiciel Internet Explorer. Au
cours d'un procès fleuve, plusieurs décisions de justice ont établi la
culpabilité de Microsoft, avant que la firme de Bill Gates obtienne un
accord amiable avec l'administration Bush. Au moins l'Europe
impose-t-elle des sanctions, à défaut de viser l'efficacité.

8 réponses

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Otto
Bonjour,

In article <41cbdbfe$0$21428$, Pierre Goiffon
wrote:
Voyons ce qu'il s'est passé avec MSIE : le marché est devenu en
seulement quelques années quasiment uniquement tourné vers ce produit.



Je pense que le monde du libre ou pas libre devait rendre leurs produits
compatibles à 100% ou presque à ceux de M$. Cela aurait à mon avis un
impact sur les utilisateurs pour qu'ils abandonnent un produit M$.
Prenons l'exemple de MSIE, pourquoi les utilisateurs ne veulent pas
vraiment changer, tout simplement bien des effets même très simples ne
s'affichent pas correctement avec les autres butineurs. J'ai par exemple
testé Firefox qui parait-il est très populaire en ce moment. Je pense
que ce produit est 100% compatible avec la norme W3C, mais bien des
sites n'ont pas les apparences de MSIE!.
On va me dire, que se sont les web masters qui ne respectent pas les
normes du W3C. Mais avec le rythme de travail et les budgets alloués ont
ne perd plus de temps à être à la norme, mais à l'écoute des
consommateurs. Comme toujours c'est le client qui choisis ce qui lui
convient le mieux!
Cette comparaison même simple est sûrement valable pour les formats de
fichiers, la logique des menus, etc.

Meilleures salutations et joyeuses fêtes.

Otto
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Pierre Goiffon
Otto wrote:
Je pense que le monde du libre ou pas libre devait rendre leurs produits
compatibles à 100% ou presque à ceux de M$. Cela aurait à mon avis un
impact sur les utilisateurs pour qu'ils abandonnent un produit M$.



Sauf que l'on ne peux pas suivre des spécifications qui sont fermées. On
a toujours un train de retard. Et au final, le résultat est le même en
terme de compatibilité... Et pire au niveau de la dépendance à un
éditeur unique.

Il faut des standards, interopérable, ce n'est pas nouveau.

L'industrie du Web se tourne justement massivement vers les
recommandations W3C depuis 2000 environ. Pour l'avoir vécu de
l'intérieur, je peux vous assurer que cela a été un vrai grand tournant.

Quant aux consommateurs, ils ont besoin d'outils au moindres coûts,
disponibles et réellement exploitable sur tout environnement, et de
pouvoir assurer une pérennité de leurs fichiers. Ce ne sont pas des
formats fermés qui répondent à ces besoins.
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Voice of Helmutica
Firefox a l'air beaucoup plus rapide, et aucun problème de sites
jusque là.
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Otto
In article <41d2806b$0$21427$, Pierre Goiffon
wrote:
Quant aux consommateurs, ils ont besoin d'outils au moindres coûts,
disponibles et réellement exploitable sur tout environnement, et de
pouvoir assurer une pérennité de leurs fichiers. Ce ne sont pas des
formats fermés qui répondent à ces besoins.



Je trouve vous avis très intéressant. Mais je pense que beaucoup de
consommateurs changeront de façon de faire que lorsque la
compatibilité sera assurée à presque 100% avec les formats actuels
utilisés en grande majorité.
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LR
"Pierre Goiffon"
Quant aux consommateurs, ils ont besoin d'outils au moindres coûts,
disponibles et réellement exploitable sur tout environnement, et de
pouvoir assurer une pérennité de leurs fichiers. Ce ne sont pas des
formats fermés qui répondent à ces besoins.



Les administrations sont en train de passer progressivement à OpenOffice.org
et à d'autres logiciels libres comme Apache, MySql, etc...
Même le téléphone pourrait à terme se passer de France Télécom dans les
services publics.
L'abandon partiel des produits Microsoft devrait permettre des centaines de
millions d'euros d'économie (au moins 300 ME).
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Jean-Claude BELLAMY
Dans le message news:41d39e0f$1$29658$ ,
LR s'est ainsi exprimé:

"Pierre Goiffon"
Quant aux consommateurs, ils ont besoin d'outils au moindres coûts,
disponibles et réellement exploitable sur tout environnement, et de
pouvoir assurer une pérennité de leurs fichiers. Ce ne sont pas des
formats fermés qui répondent à ces besoins.



Les administrations sont en train de passer progressivement à
OpenOffice.org et à d'autres logiciels libres comme Apache, MySql,
etc...


Mouais .... je suis très dubitatif !
Je n'ai rien contre Apache,MySql (mon site les utilise, sous Debian) ..
La soi-disant généralisation du "libre", surtout pour les stations de
travail, me rend très sceptique.

Même le téléphone pourrait à terme se passer de France Télécom dans
les services publics.


Ah oui ?
Et les lignes téléphoniques ?
Les fourreaux qui arrivent chez l'abonné ?
Qui les a payés ? Qui les a construits ? Qui les entretient ?
Sinon FT !
Tu vas demander à "Neuf" ou "Télé 2" d'ouvrir une tranchée pour réparer un
branchement ?

L'abandon partiel des produits Microsoft devrait permettre des
centaines de millions d'euros d'économie (au moins 300 ME).



Mais il n'y pas que le coût des licences qui entre en ligne de compte!
C'est marginal un coût de licence...
(je parle dans le monde professionnel)
Et la formation des administrateurs? Et celle des utilisateurs ?
Et la maintenance ?
C'est largement supérieur au coût d'acquisition du logiciel !

D'ailleurs, la gratuité initiale (que j'ai beaucoup apprécié, et que je
pratique personnellement pour tous les outils que je développe) commence à
prendre sérieusement du plomb dans l'aile ...
Exemple :
Cette semaine je vais sur le site de RealVNC ..
Je vois qu'il existe une version incluant un module RSA
.. et je constate qu'il faut passer au tiroir-caisse pour l'acquérir !

Il ne faut pas se voiler la face : RIEN n'est réellement gratuit !
Quand Linus Torvalds a conçu "Linux" à l'Université d'Helsinki, c'est le
contribuable finlandais qui a payé !
(et cela ne me choque pas ..).
Et quand de nos jours il s'occupe du noyau de Linux, c'est indirectement
payé par sa boite (Transmeta).

Il y a confusion due à la dualité du mot FREE en anglais, qui signifie aussi
bien "libre" que "gratuit".
Donc prétendre que "les logiciels libres" permettent des économies, c'est
une tromperie !

Je comprends que pour des question ÉTHIQUES on les préfère aux logciels
commerciaux, mais c'est tout.

Quant à l'aspect "SÉCURITAIRE" (= "on sait ce qu'il y a dans le "source"),
là aussi on peut en discuter!
C'est avant tout une sécurité "psychologique" et subjective.
En effet, qui, réellement et sincèrement, dans une administration ou
entreprise, a "épluché" le code d'un produit libre ?
(a part dans les services secrets ! ;-) )
Et pour ceux qui le demandent, l'accès au code source de certains logiciels
commerciaux est désormais possible.
J'ai personnellement accès à tout le code de Windows 2000, XP et 2003 ...
Et cela n'a pas transformé ma vie pour autant ! ;-)


--
May the Force be with You!
La Connaissance s'accroît quand on la partage
----------------------------------------------------------
Jean-Claude BELLAMY [MVP] - http://www.bellamyjc.org
*
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LR
"Jean-Claude BELLAMY"
Mais il n'y pas que le coût des licences qui entre en ligne de compte!
C'est marginal un coût de licence...
(je parle dans le monde professionnel)
Et la formation des administrateurs? Et celle des utilisateurs ?
Et la maintenance ?
C'est largement supérieur au coût d'acquisition du logiciel !



Pour 90% des utilisateurs, OpenOffice assure les mêmes services qu'Office.
L'adaptation de Word/Excel à OpenOffice se fait facilement et sans coût de
formation important.
Il y a des problèmes pour les fichiers Excel comportant des macros, mais des
traducteur de macros existent où sont en cours d'écriture.
Il y a une problème cependant avec Access qui n'a pas d'équivalent dans
OpenOffice.
A l'avenir, à la Défense, les micro neufs n'auront plus les pack office
installé en standard mais OpenOffice à la place.
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Pierre Goiffon
Jean-Claude BELLAMY wrote:
L'abandon partiel des produits Microsoft devrait permettre des
centaines de millions d'euros d'économie (au moins 300 ME).



Mais il n'y pas que le coût des licences qui entre en ligne de compte!
C'est marginal un coût de licence...
(je parle dans le monde professionnel)
Et la formation des administrateurs? Et celle des utilisateurs ?
Et la maintenance ?



C'est tout à fait vrai ! Et malheureusement il n'existe pas vraiment
d'études vraiment objective sur les coûts réels comparés de plateformes
bureautiques par exemple. Chacun est obligé d'essuyer les platres...

Cependant on peut quand même souligner qu'avec la mode d'externalisation
et en 1er lieu d'infogérance et de support externe, le coût de formation
des techniciens n'est plus vraiment d'actualité : c'est le soucis du
prestataire. On notera aussi que les produits libres se démocratisant,
et Linux étant très solidement implanté côté serveur en entreprise, et
partout dans les universités et les écoles d'ingénieur, les compétences
se sont vraiment développées chez les professionnels ces dernières années.

Mais dans tous les cas, le bilan n'a rien de tranché, on est dans
l'incertain.

Je comprends que pour des question ÉTHIQUES on les préfère aux logciels
commerciaux, mais c'est tout.



J'ai un peu de mal avec le mot "éthique" dans ce contexte (le choix d'un
logiciel libre par rapport à un logiciel propriétaire et fermé). Ce mot
a en effet un sens fort en français et je préfèrerai le voir utiliser
pour autre chose. Et bien sûr, cela renvoit à un stéréotype (non, pas un
mec avec un walkman) commun du jeune boutonneux qui veut sauver la
planète de l'empire Microsoft grace au bon Linux.

Je pense qu'ici nous sommes juste des professionnels soucieux de
répondre aux besoins de leurs utilisateurs non ? C'est déjà beaucoup :)

Quant à l'aspect "SÉCURITAIRE" (= "on sait ce qu'il y a dans le "source"),
là aussi on peut en discuter!



Je n'ai pas de compétences suffisantes pour en débattre - la sécurité,
je l'aborde comme un humble développeur et je n'ai rien d'un expert.
Mais enfin, je te renvois à ta signature : "La Connaissance s'accroît
quand on la partage"...

Force est de constater qu'un consensus fort se dégage auprès des
différents acteurs de la sécurité informatique : on détectera ET
corrigera bien plus vite un logiciel dont les sources sont connues.

C'est un principe bien entendu, mais on l'a déjà vérifier plusieurs fois.

En souhaitant à tous beaucoup de très belles choses pour cette nouvelle
année,
Bien cordialement,
P. GOiffon
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