Une délégation de la CGT représentant les travailleurs clandestins en
grève a reçu l'assurance hier soir du ministère de l'immigration que les
5 préfectures concernées par la grève "allaient étudier positivement"
les dossiers de ces salariés. Didier Chenet, président du Synhorcat
(Syndicat national des hôteliers restaurateurs cafetiers et traiteurs,
syndicat adhérent du Medef et de la CGPM, Confédération Générale des
Petites et Moyennes Entreprises), s'est déclaré pour une "régularisation
massive" :
"Si on régularise au cas par cas et qu'on traîne cela trop
longtemps cela veut dire que les chefs d'entreprises vont devoir
licencier, pour nous cela sera un non sens et une perte économique".
Ivan Rioufol s'interroge :
"Visiblement, la politique du gouvernement contre l’immigration
clandestine n’impressionne pas les sans-papiers. Il était devenu usuel
de les voir manifester au grand jour pour leur régularisation. Cette
fois, ils ont engagé des mouvements de grève [...]. A cette occasion se
dévoile le consensus qui existe entre l’extrême gauche et le monde
patronal sur la question de l’immigration. Nombreux sont en effet les
employeurs qui soutiennent, pour des raisons économiques, ces demandes
de régularisations, tout en admettant avoir été abusés par de fausses
cartes d’identités qu’une loi de 2007 leur fait obligation de vérifier.
[...]
Comment un Etat de droit peut-il tolérer de voir ses règles
ouvertement violées ? Comment un parlement peut-il accepter de voir ses
textes remis en question ? Comment l’opinion peut-elle comprendre que
des emplois, généralement peu qualifiés, soient donnés à des clandestins
alors qu’il existe près de trois millions de chômeurs et que les jeunes
s’angoissent pour leur avenir ? [...] Nicolas Sarkozy osera-t-il taper
du poing sur la table, jeudi soir à la télévision ? Les paris sont ouverts."