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La peine

24 réponses
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Dodo La Saumure \(petit commerçant\)
Bonjour à tous,
alors voilà: je suis en train de préparer un dossier de discussion
concernant la peine judiciaire, et les différentes manières de concevoir
ladite peine (TIG, prison, peine de mort...).

Il me semble que, en ce qui concerne les grands classiques que sont peine de
mort et emprisonnement, trois théories s'affrontent:
1
la vengeance.
Ca nous donne des discours de ce genre:
il a tué mon oncle Alfred; il mérite donc, lui aussi de mourir, histoire que
je me sente mieux.
Ou encore...
Comme j'ai beaucoup souffert de l'assassinat de mon oncle Alfred, il faut
que l'assassin souffre, et si je recommande la prison, c'est pour que
l'assassin souffre un max (et à perpète, oeuf corse).

2
La protection de la société.
C'est l'idée américaine, selon laquelle, alors, la peine n'est pas infligée
par esprit de vengeance, mais par volonté d'évitement des dangers que le
condamné pourrait encore présenter pour la société.
C'est alors que nous avons ces fameuses peines cumulables de 3 ou 4 fois
cent ans - ou la peine de mort, appliquée dans le but de ne jamais voir
revenir le monstre condamné.

3
La réhabilitation du condamné.
Cette idéologie met la peine de mort, bien évidemment, sur le côté et
souhaite imaginer que le passage en prison conduira le condamné à
s'améliorer, à se réintégrer à la société etc... Quand l'expérience foire
(donc, quand un condamné libéré récidive), la raison en est, selon les
tenants de l'idée de la réhabilitation, que le modèle de prison idéale, dans
laquelle le condamné ne pourrait que s'améliorer, reste à définir. De ce
fait, par ailleurs, mais toujours dans la ligne de la réhabilitation, on
tend à penser que le passage par la prison doit nécessairement avoir une fin
(idéalement, assez rapide - voir la prison norvégienne où le plus violent
des criminels est nécessairement libre au bout de 15 ans, si je me souviens
bien).

Ai-je oublié une autre ligne de pensée?

Merci pour vos commentaires.


--
PGå
Life shows no mercy

10 réponses

1 2 3
Avatar
bk
"Séb." wrote:
Le 13/12/2011 14:45, Dodo La Saumure (petit commerçant) a écrit :
Exemple bête :
Je sais que si je vole une pizza je risque une amende : dissuasion
Je la vole, je prends une peine : amende
Je sais que si je récidive : 20 ans sans discuter
Je revole une pizza : 20 ans

Mais dans chaque cas, je sais ce qui m'attend :
- si je passe à l'acte
- si je me fais prendre

Pour moi, la dissuasion c'est avant l'acte à pas faire, la peine c'est
après, une fois commis.

Je rejoins Deltaplan : c'est quand même pas mal quand par l'exemple tu es
vraiment au courant de la peine, ça peut en effet dissuader...

Tu oublies également dans ton topo ceux qui ne sont pas conscients, ni de
ce qu'ils font, ni de ce qu'ils risquent, dans ce cas : peine ou soins ou
oubli dans un "asile" ?



Ouais, mais un violeur, même récidiviste ne penses pas a une peine
événtuelle ( s'il se fait prendre )...

Faut le stopper *définitivement* dés son premier attentat car difficile
avant sauf si il son comportement laisse à craindre, alors de suite.
--
bk.
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Dodo La Saumure \(petit commerçant\)
""Séb.""

| Il me semble que, en ce qui concerne les grands classiques que sont
peine de
| mort et emprisonnement, trois théories s'affrontent:
| 1
| la vengeance.
|..................
| 2
| La protection de la société.
| ..................
|3
| La réhabilitation du condamné.
| ................

Deux autres points à signaler.
- s'agissant de la peine de mort: un aspect moral important pour nombre
de personnes: l'interdiction pour la
société de tuer sans la raison d'un danger immédiat;







Mais, cependant, le condamneur à mort justifiera la condamnation du fait
que, laissé vivant, le condamné en profitera certainement pour tuer à
nouveau (même si ce n'est pas dans la société civile, mais en prison).

- s'agissant du poids de la peine: pour la sérénité de la société, bien
proportionner la durée de la peine de
sorte que le coupable accepte (implicitement) sa condamnation.







Cela arrive-t-il jamais?...

A cet avis
s'oppose celui issu de l'esprit de la
tolérance zéro: pour éviter toute récidive, on menace alors (et on
condamne effectivement) de peines hors de
proportion usuelle avec la faute commise (20 ans de prison pour le vol
d'une part de pizza par un homme déjà une
fois condamné, par exemple).







D'où la fameuse dissuasion.

Bonjour
C'est pour ça il faut qu''il ,paye pour tous ça , ,il faut qu'il travail
et ( TRAVAUX FORCES )et c'est plus que normale, a t 'il réfléchit
avant
, non et bien désolé



Là, il me semble bien qu'on parle de "mon" hypothèse numéro 1: la
vengeance.

Par ailleurs, je prends bien en considération une quatrième vision de la
peine, qui serait la théorie de dissuasion - ce que Deltaplan appelait
alors
"la peine pour l'exemple".




<pour la dissuasion, je ne suis pas certain que ça rentre dans la peine.
<Les américains ont balancé 2 bombes atomiques au japon, personne ne savait
<réellement avant qu'elles seraient les conséquences.
<Tout le monde a vu le résultat.

Ainsi que le disait Deltaplan, le résultat est que le phénomène de
dissuasion est alors fonctionnel. Une fois qu'on a fait exploser les
fameuses bombes, l'agresseur potentiel (tant qu'il n'avait pas lui même la
bombe, en tout cas) s'est tenu on ne peut plus à carreau...

... snip snip...

<Mais dans chaque cas, je sais ce qui m'attend :
<- si je passe à l'acte
<- si je me fais prendre

<Pour moi, la dissuasion c'est avant l'acte à pas faire, la peine c'est
<après, une fois commis.

<Je rejoins Deltaplan : c'est quand même pas mal quand par l'exemple tu es
<vraiment au courant de la peine, ça peut en effet dissuader...

Nous sommes bien d'accord.

<Tu oublies également dans ton topo ceux qui ne sont pas conscients, ni de
ce
<qu'ils font, ni de ce qu'ils risquent, dans ce cas : peine ou soins ou
oubli
<dans un "asile" ?

C'est effectivement une question que j'aurai à poser devant mes fauves (qui
sont, à cet instant, tous en faveur de la théorie de la vengeance).

Je m'attends à une réponse du genre: "puisqu'il s'agirait de fous (ou de
"fous"), selon cette hypothèse, et qu'on sait le peu de confiance que l'on
peut avoir dans les psychiatres irresponsables qui libèrent bien trop vite
des gens "guéris" qui récidivent dans l'heure, mieux vaudrait tuer ces
fous".

--
PGå
Life shows no mercy
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Dodo La Saumure \(petit commerçant\)
"bk"

<>> ce qu'ils font, ni de ce qu'ils risquent, dans ce cas : peine ou soins
ou
<>> oubli dans un "asile" ?

Ouais, mais un violeur, même récidiviste ne penses pas a une peine
événtuelle ( s'il se fait prendre )...

Faut le stopper *définitivement* dés son premier attentat car difficile
avant sauf si il son comportement laisse à craindre, alors de suite.



La question est déjà tombée, lors du premier tour de table.

Le problème qui apparaît est que la castration chimique (souvent demandée
par les délinquants sexuels qui, quand ils sont "froids", sont bien
conscients du fait que leur acte est criminel), que la castration chimique,
donc, est trop efficace: dès que les pulsions noires disparaissent (merci
les médicaments), les délinquants, certains qu'ils sont "guéris",
abandonnent toute forme de médication et... hop là... ils recommencent.

Quant à une castration mécanique (retirer les baballes), ça prévient la
grossesse, mais pas le viol.

Alors, quoi...

--
PGå
Life shows no mercy
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Caroline
"bk" a écrit dans le message de news:
4ee74ed7$0$591$
Caroline wrote:
Bonjour
A quand le retour de la condamnation à mort




Oui, je suis d'accord aussi,

Bonne journée,


--
bk.


,
Bonsoir Quand vous reprennez (A quand le retour à la condamnation à mort )
il faut continuer l j'ai inscrit Caroline le 12/12/11 à 18.30 PARCEQUE
jE NE SUIS PAS POUR LA CONDAMNATION chacun pense ce qu'il veut

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Deltaplan
On 13/12/2011 15:55, bk wrote:
"Séb." wrote:
Le 13/12/2011 14:45, Dodo La Saumure (petit commerçant) a écrit :
Exemple bête :
Je sais que si je vole une pizza je risque une amende : dissuasion
Je la vole, je prends une peine : amende
Je sais que si je récidive : 20 ans sans discuter
Je revole une pizza : 20 ans

Mais dans chaque cas, je sais ce qui m'attend :
- si je passe à l'acte
- si je me fais prendre

Pour moi, la dissuasion c'est avant l'acte à pas faire, la peine c'est
après, une fois commis.

Je rejoins Deltaplan : c'est quand même pas mal quand par l'exemple tu es
vraiment au courant de la peine, ça peut en effet dissuader...

Tu oublies également dans ton topo ceux qui ne sont pas conscients, ni de
ce qu'ils font, ni de ce qu'ils risquent, dans ce cas : peine ou soins ou
oubli dans un "asile" ?



Ouais, mais un violeur, même récidiviste ne penses pas a une peine
événtuelle ( s'il se fait prendre )...



C'est un problème d'espérance mathématique : une peine très lourde, mais
avec une très faible probabilité de se faire prendre ou d'être condanné,
est moins dissuasive qu'une peine légère avec une quasi certitude de se
faire prendre et de ne pas y échapper (sauf à ce que le délit ou le
crime apporte un gain jugé supérieur à la peine encourue bien sûr...)

Ne pas oublier le cas de la peine à laquelle le criminel est *certain*
d'échapper (intention de se suicider par exemple, ou bien être déjà
condanné à la peine maximale et ne rien risquer de plus...), totalement
inopérante donc... On vient d'en voir semble-t-il une fois de plus la
triste démonstration à Liège... (et, que chacun se pose la question, si
vous étiez condanné par une maladie incurable et qu'il ne vous reste que
quelques jours à vivre...)

Aux USA, il a été largement démontré que la peine de mort crée même une
incitation à commettre des crimes : un criminel condanné à mort aura
tout intérêt à commettre un nouveau crime en prison, puisque tant qu'il
a une affaire en cours de jugement il ne peut pas être executé...
Avatar
Deltaplan
On 13/12/2011 16:23, Deltaplan wrote:

Ne pas oublier le cas de la peine à laquelle le criminel est *certain*
d'échapper (intention de se suicider par exemple, ou bien être déjà
condanné à la peine maximale et ne rien risquer de plus...), totalement
inopérante donc... On vient d'en voir semble-t-il une fois de plus la
triste démonstration à Liège...



Et à Florence aussi d'ailleurs :

http://www.europe1.fr/International/Italie-il-tue-2-ambulants-et-se-suicide-861397/
Avatar
Deltaplan
On 13/12/2011 16:13, Dodo La Saumure (petit commerçant) wrote:

Quant à une castration mécanique (retirer les baballes), ça prévient la
grossesse, mais pas le viol.



Et puis c'est pratique pour les récidivistes, comme ça ils laisseront
moins d'ADN sur leurs futures victimes...
Avatar
Broc_Ex_Co
"Dodo La Saumure (petit commerçant)" a écrit dans le message de news:

| ""Séb.""
|
| >>> | Il me semble que, en ce qui concerne les grands classiques que sont
| >>> peine de
| >>> | mort et emprisonnement, trois théories s'affrontent:
| >>> | 1
| >>> | la vengeance.
| >>> |..................
| >>> | 2
| >>> | La protection de la société.
| >>> | ..................
| >>> |3
| >>> | La réhabilitation du condamné.
| >>> | ................
| >>>
| >>> Deux autres points à signaler.
| >>> - s'agissant de la peine de mort: un aspect moral important pour nombre
| >>> de personnes: l'interdiction pour la
| >>> société de tuer sans la raison d'un danger immédiat;
|
| Mais, cependant, le condamneur à mort justifiera la condamnation du fait
| que, laissé vivant, le condamné en profitera certainement pour tuer à
| nouveau (même si ce n'est pas dans la société civile, mais en prison).

D'ou l'intérêt d'ajouter 'immédiat' .....
|
| >>> - s'agissant du poids de la peine: pour la sérénité de la société, bien
| >>> proportionner la durée de la peine de
| >>> sorte que le coupable accepte (implicitement) sa condamnation.
|
| Cela arrive-t-il jamais?...

Pour les peines proportionnées, c'est même le cas le plus courant!
|
| >>> A cet avis
| >>> s'oppose celui issu de l'esprit de la
| >>> tolérance zéro: pour éviter toute récidive, on menace alors (et on
| >>> condamne effectivement) de peines hors de
| >>> proportion usuelle avec la faute commise (20 ans de prison pour le vol
| >>> d'une part de pizza par un homme déjà une
| >>> fois condamné, par exemple).
|
| D'où la fameuse dissuasion.
http://www.liberation.fr/monde/0101137349-vingt-cinq-ans-de-prison-en-californie-pas-de-quartier-pour-le-voleur-de-pizza
|
| ................................
| <pour la dissuasion, je ne suis pas certain que ça rentre dans la peine.
| <Les américains ont balancé 2 bombes atomiques au japon, personne ne savait
| <réellement avant qu'elles seraient les conséquences.
| <Tout le monde a vu le résultat.
|
| Ainsi que le disait Deltaplan, le résultat est que le phénomène de
| dissuasion est alors fonctionnel. Une fois qu'on a fait exploser les
| fameuses bombes, l'agresseur potentiel (tant qu'il n'avait pas lui même la
| bombe, en tout cas) s'est tenu on ne peut plus à carreau...

<humour>La preuve que ca marche, c'est qu'en cas d'accident nucléaire, le Japon ne fait appel à l'aide qu'aux
USA</humour>
Avatar
Alain Montfranc
Dodo La Saumure (petit commerçant) a pensé très fort :

Cette idéologie met la peine de mort, bien évidemment, sur le côté


Pas forcément : métempsychose, immortalité de l'âme, toussa
Je plaisante, mais l'aspect culturel d'une société peut influencer sur
la perception du jugement des hommes
Avatar
Dodo La Saumure \(petit commerçant\)
"Deltaplan"

Ouais, mais un violeur, même récidiviste ne penses pas a une peine
événtuelle ( s'il se fait prendre )...



C'est un problème d'espérance mathématique : une peine très lourde, mais
avec une très faible probabilité de se faire prendre ou d'être condanné,
est moins dissuasive qu'une peine légère avec une quasi certitude de se
faire prendre et de ne pas y échapper (sauf à ce que le délit ou le crime
apporte un gain jugé supérieur à la peine encourue bien sûr...)



Il me semblerait qu'il y a là deux problèmes possibles: celui du crime
commis par faiblesse (un violeur qui n'est pas en mesure de résister à ses
pulsions; c'est la fameuse affaire du "comment punir", puisque le violeur,
quand il est "à froid", sait qu'il a commis un crime, le regrette même, et
demande cette fameuse castration chimique, vue par lui comme l'élixir
parégorique), ou celui de l'espérance de ne pas être attrapé.

Ne pas oublier le cas de la peine à laquelle le criminel est *certain*
d'échapper (intention de se suicider par exemple, ou bien être déjà
condanné à la peine maximale et ne rien risquer de plus...), totalement
inopérante donc... On vient d'en voir semble-t-il une fois de plus la
triste démonstration à Liège...



Là, il semble plutôt qu'il s'agissait d'un taré (en délicatesse avec la
justice, mais guère plus que d'habitude, et qui voguait entre des affaires
de moeurs, des plantations de tabac exotique et des histoires de recel -
quelques mois, à tout casser, de séjour en cabane) qui a décidé de régler
leur compte aux chrétiens qui fréquentaient le marché de noël.

Aux USA, il a été largement démontré que la peine de mort crée même une
incitation à commettre des crimes : un criminel condanné à mort aura tout
intérêt à commettre un nouveau crime en prison, puisque tant qu'il a une
affaire en cours de jugement il ne peut pas être executé...



... Du moins, vu la manière dont la justice est, à ce jour, pratiquée aux
USA.

--
PGå
Life shows no mercy
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