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Tarzan et le racisme des années 30

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Ronano
Hier soir, j'ai regardé sur Arte le film "Tarzan " de 1932, avec Johnny
Weissmüller dans le rôle. Une kirielle de clichés racistes sur
l'Afrique. Si vous ne saviez pas d'où venaient les stéréotypes sur la
colonisation en Afrique, voilà un beau concentré. Les noirs n'y sont
vraiment, vraiment pas à leur avantage. Les rares dialogues qu'on ait
daigné leur affecter tiennent d'ailleurs en 2 mots: "Oui, Bwana".

On voit par exemple la très classique procession en file indienne à
travers la jungle: Jane, son père et un autre rude yankee avancent en
tête, chapeaux et fusils. En 4ème position, un espèce de brave
maquignon noir, celui qui dit précisément tout le temps "Oui, Bwana"
devant lui, et qui pour le reste vocifère derrière lui en "dialect"
auprès des porteurs noirs aussi fainéants que veules, qui n'avancent
jamais assez vite, et qui ne comprennet vraiment qu'à coup de fouets.
De temps à autre, l'un des 2 hommes blancs vient également jouer du
cuir pour faire avancer ces nègres récalcitrants, non mais des fois.

Jane joue à la femme forte, sauf quand elle faiblit, où là elle dit
"non, je continue, j'irai jusqu'au bout", pour s'entendre répondre par
le rude yankee: "vous êtes très courageuse..."

En voulant franchir un précipice, l'un des porteurs tombe dans le vide,
l'imbécile. Dialogue qui s'ensuit entre les 2 hommes blancs:
"qu'est-ce qu'il portait ? - les médicaments. - Ah... Pauvre type,
va..."

Ensuite, tentative de franchir un grand fleuve en radeau. Evidemment,
les crocodiles arrivent. Quelques coups de feu envoyés par les 2 hommes
blancs, tellement virils avec leurs fusils. Mais plusieurs noirs
tombent à l'eau, 2 d'entre aux se font bouffer. Pas un seul coup de feu
pour stopper les crocos. "Il n'y a rien à faire", lance laconiquement
le rude yankee. A part économiser quelques balles, évidemment.

Le convoi diminue ainsi progressivement par l'arrière, cela va sans
dire. Pour se venger du meutre d'un chimpanzé par le rude yankee,
Tarzan tue 2 autres nègres attardés, histoire de montrer son courroux
sans trop faire de peine à Jane.

Le bouquet final consiste en une attaque de la petite expédition par
une tribu d'innombrables petits guerriers aussi noirs qu'agressifs. Ces
sauvages forcent tout le monde à les accompagner jusqu'à leur village.
Là, ils ont préparé un spectacle cruel et jouissif: une fosse où attend
un très méchant gorille. On fait descendre tour à tour les porteurs
nègres, qui se font tuer sans la moindre résistance. Même le maquignon
noir y passe (regard terrorisé vers le père de Jane, son dernier mot
sera: "Oh, Bwana..."). Suivent ensuite les 3 blancs, mais eux
résistent, et évidemment s'en sortent.

Morale de l'histoire: les noirs sont fainéants, veules, lâches, ne
comprennent que le fouet, valent moins que ce qu'ils transportent et
n'ont aucune ardeur, même face au danger ultime. Et tout est bien qui
finit bien.

Evidemment, de tels films aujourd'hui provoqueraient un scandale, même
aux Etats-Unis.

Mais dans les années 30 et 40, il y avait plein d'oeuvres ouvertement
racistes, dont la propagande raciste constituait même parfois la
thématique principale (par exemple "le juif Süss" cornaqué par
Goebbels); et il y avait ces gentillets films Hollywoodiens, racistes
sans même sans rendre compte. A se demander lesquels sont les plus
dangereux.

--
Ronano

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waldok
"julien vancraenbroeck" wrote in message news:<413359a9$0$62367$...
======================================== > Un pseudo ? Avouez que c'est bien élaboré !
Cordialement.
Julien



Julien, malgré l'immense respect que je t'impose naturellement, je
t'autorise à me tutoyer comme si on avait gardé les porcelets
ensemble.

Poliment,

Waldok
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