Les critiques émises depuis quelque temps sur la stratégie de Research in Motion ( RIM ) et les inquiétudes quant à ses perspectives se sont cristallisées avec la présentation des résultats financiers pour le premier trimestre fiscal 2012 ( couvrant la période de mars à mai 2011 ), qui confirment l'affaiblissement de l'activité du fabricant canadien.

Le chiffre d'affaires a progressé de 16%, à 4,9 milliards de dollars, par rapport à l'an dernier mais connaît un recul de 12% par rapport au trimestre précédent, qui est pourtant un trimestre traditionnellement plus faible pour les fabricants d'électronique.

Les ventes de terminaux représentent toujours la plus grosse part des revenus ( 78% ), suivi des services BlackBerry ( 20% ). Durant ce trimestre fiscal, RIM a écoulé 13,2 milions de smartphones BlackBerry ( contre 11,2 millions de smartphones écoulés l'an dernier à la même période ) et annonce avoir livré environ 500 000 tablettes PlayBook ( ce qui ne signifie pas qu'elles sont entre les mains des consommateurs finaux ).


Forte chute du cours en bourse
RIM est désormais largement distancé par Apple en termes de volume de smartphones écoulés. Le fabricant a fait état de retards dans le lancement de ses derniers terminaux et Jim Balsillie, co-CEO, confirme que l'année fiscale 2012 démarre difficilement pour la société, tout en rappelant que la situation financière reste saine et que les produits à venir devraient permettre de rééquilibrer la situation et d'améliorer la rentabilité.

La principale mauvaise nouvelle vient du bénéfice net qui tombe à 695 millions de dollars ( 1,33 dollar par action ), contre 769 millions de dollars l'an dernier et 934 millions de dollars au trimestre précédent.

Les dirigeants de la société ont tout fait pour tenter de rassurer actionnaires et analystes sur les perspectives mais cela n'a pas empêché le cours de l'action de chuter lourdement ( jusqu'à 21% au plus fort du creux ) devant la confirmation que le dynamisme de RIM s'est essoufflé ( même si tous les indicateurs ne sont pas au rouge, contrairement à Nokia ) en ce premier semestre 2012, avec des résultats inférieurs aux attentes.

La hiérarchie et le partage des responsabilités avait fait l'objet de critiques de la part d'un actionnaire la semaine dernière. Depuis, Stephen Jarislowsky, l'une des plus gros actionnaires de RIM, a également demandé à ce que les rôles de président du conseil d'administration et de directeur général ne soient plus cumulés par les deux co-dirigeants actuels, Jim Balsillie et Mike Lazaridis.

Comme Nokia, RIM semble donc être entré dans une phase délicate où ses initiatives sont scrutées par les observateurs et ne sont plus acceptées comme telles au sein d'une vision devant porter le fabricant. La défiance grandit et l'arrivée de la tablette PlayBook ne suffit pas à convaincre qu'un destin à la Palm, avec son long déclin malgré une position forte de départ, peut être évité.