Les temps sont durs pour les fabricants de terminaux et grandes sociétés informatiques qui captent moins de croissance que leurs concurrents. Après la critique directe adressée à Steve Ballmer, CEO de Microsoft, pour demander son départ, ce sont les co-CEO de Research in Motion qui sont sous le feu des critiques d'un investisseur.
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Les retards dans le lancement des derniers terminaux et l'avertissement sur résultat lancé il y a peu ont conduit à des prévisions plutôt pessimistes de la part des analystes financiers sur les perspectives du fabricant, alors que la tablette PlayBook débute tout juste sa phase de commercialisation.

Logiquement, la gestion des dirigeants est mise en question. Bob Walker, vice-président du fonds Northwest & Ethical détenant plus de 500 000 actions, appelle à une limitation du pouvoir de décision de Jim Balsillie et Mike Lazaridis, avec une dissociation des rôles de directeur général et de président du conseil d'administration, ce dernier rôle pouvant être confié à un membre indépendant du conseil de RIM.

Cette révision des rôles à la tête de RIM avait déjà été évoquée il y a quelques mois par des analystes mais ces derniers s'attendaient plutôt à ce que la proposition de changement vienne d'un actionnaire encore plus gros.


Dans la tourmente

C'est un nouveau coup de semonce pour obliger le fabricant à réagir face aux menaces représentées par Apple et Google ( Android ). On notera qu'il aura suffi d'un avertissement sur résultat et de moins de trois mois pour que les critiques jusque-là étouffées par de bons résultats réguliers s'expriment au grand jour.

Il est vrai que la plongée actuelle de Nokia apparaît comme un mauvais présage pour l'avenir de RIM avec le même problème de manque de terminaux capables de faire face à la déferlante Android et à la progression des iPhone ( qui ont d'ailleurs tendance à s'inviter aussi sur le marché mobile professionnel ) tandis que la stratégie à plus long terme reste incertaine.

La tablette PlayBook représente donc un enjeu essentiel mais elle va devoir faire face à une très forte concurrence, avec un Apple largement dominant et des tablettes Android occupant le reste du terrain. Cet ensemble d'incertitudes accroît la méfiance des actionnaires, une action en recours collectif ayant été ouverte et accusant la direction d'avoir caché certaines informations sur les retards de lancement de produits conduisant à une baisse des bénéfices.

La présentation des résultats financiers du premier trimestre fiscal 2012 le 16 juin prochain s'annonce compliquée. RIM appelle les actionnaires à bloquer la proposition de Northwest & Ethical, d'autant plus que la législation nord-américaine n'impose pas la séparation des rôles.

Source : Reuters