Samsung n'a pas encore les impressionnantes réserves de liquidités d'un Apple mais leur volume augmente très rapidement avec le succès des ventes de ses smartphones, conduisant à la même problématique de leur accumulation.

Avec 28,5 milliards de dollars de réserve de cash immédiatement disponible au premier trimestre 2013, c'est presque trois fois plus qu'à la même période l'an dernier. Et pendant qu'Apple a promis de reverser 100 milliards de dollars à ses actionnaires (en ayant recours à un emprunt pour l'optimiser), les observateurs s'attendent à ce que le groupe coréen étoffe lui aussi le versement de dividendes et amorce un programme de rachat d'actions.

Il devrait également s'en servir pour mener des acquisitions stratégiques dans des domaines qui seront peut-être ses prochains relais de croissance, comme les équipements médicaux. Le groupe avait indiqué au Wall Street Journal vouloir utiliser ses liquidités pour appuyer des investissements concernant le renforcement de ses usines, la R&D et le marketing (et Samsung a dépensé gros aux Etats-Unis en 2012 pour être plus visible qu'Apple).

logo-samsung  Le journal économique souligne le changement de modèle opéré par Samsung grâce aux smartphones : alors que les bénéfices venaient jusqu'à présent de son activité de fabricant de semiconducteurs, qui impose de lourds investissements en amont, la forte croissance des réserves de cash est liée au succès de la branche mobile qui a demandé beaucoup moins d'investissements de départ.

Les actionnaires voudont leur part
Il observe également que Samsung a plafonné ses dépenses pour l'amélioration de ses sites de production depuis deux ou trois ans, contrairement à son habitude de les accroître régulièrement, ce qui a là aussi permis d'accumuler du cash.

Si les actionnaires vont faire de plus en pression pour obtenir un meilleur retour sur cette jolie réserve, certains observateurs pensent que Samsung pourrait faire quelques grosses acquisitions prochainement, même si le groupe a plutôt mené une stratégie de petits rachats ou de prises de participation.

Si la situation d'Apple et de Samsung présente des points communs, on notera cependant que la firme de Cupertino est typiquement une société fabless (sans usines) tandis que le groupe coréen doit gérer l'équilibre délicat que représentent ses sites de production. Or, améliorer et faire tourner des usines coûte très cher. Un petit matelas de cash peut aider à surmonter les problèmes de variation de la demande.