Semiconducteurs : TSMC dépensera 100 milliards de dollars sur trois ans pour répondre à la demande

Face à la montée de la demande et aux perturbations de production liées à la pandémie, le fondeur TSMC va investir lourdement pour augmenter ses capacités...sans céder aux pressions occidentales en quête de relocalisation.
L'industrie des semiconducteurs est en phase de pénurie aigue qui conduit certains secteurs, comme l'automobile, à débrayer certaines usines pour faire face au manque de composants dédiés.
Il y a aussi une nouvelle dynamique incitant l'Europe et les Etats-Unis à vouloir relocaliser des moyens de production, tandis que la Chine cherche à devenir l'une des superpuissances de la production de l'électronique en essayant de rattraper son retard technologique.
Les technologies de gravure les plus fines se jouent à Taiwan avec TSMC et en Corée du Sud grâce à Samsung, tandis qu'Intel raffine ses technologies en rappelant que la finesse de gravure n'est pas le seul paramètre qualitatif.
Le groupe de Santa Clara a annoncé un investissement de 20 milliards de dollars pour créer deux sites de production en 7 nm aux Etats-Unis mais les semiconducteurs sont un élément stratégique national pour Taiwan qui ne compte pas laisser son champion se faire déborder par la concurrence, d'autant plus que Samsung veut lui prendre la place de leader d'ici la fin de la décennie.
100 milliards de dollars sur trois ans
Le fondeur taiwanais annonce ainsi un colossal investissement de 100 milliards de dollars sur trois ans pour améliorer les capacités de ses usines et répondre à une demande qui ne fera que grandir ces prochaines années sous l'impact d'une numérisation des services accélérée par la pandémie mondiale.
Dans le même temps, TSMC ne compte pas céder aux volontés souverainistes de l'Occident dont il juge les projets de relance d'une industrie des semiconducteurs locale irréalistes.
S'il va bâtir une usine de production de puces gravées en 5 nm en Arizona pour 12 milliards de dollars, c'est aussi pour ne pas perdre ses très gros clients américains Apple, Qualcomm ou AMD qui absorbent une bonne partie de sa production.
Pas question en revanche de participer à un effort de long terme de mise en place d'une activité semiconducteurs qui pourrait finir par faire de l'ombre plus tard à Taiwan sur ce secteur hautement stratégique.
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Samsung rêve de prendre des parts de marché dans les semiconducteurs mais les annonces d'énormes investissements chez TSMC et Intel vont compliquer la donne.
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Le fondeur taiwainais pose les premières briques d'une gravure en 1 nm, ce qui risque une nouvelle fois de compliquer les ambitions de Samsung de lui prendre le leadership.
Vos commentaires
Nous sommes fous de concentrer la production de puces informatiques dans une seule et unique région du monde. Comme on le dit, il en faut pas placer tous ses œufs dans le même panier.
Rappelons que les machines à lithogravure employés pour la conception de puces sont mises au point fabriquées en Europe. Taiwan à de l'avance côté production industrielle, mais l’ingénierie qui est derrière en provient pas de chez eux.
Ce qui nous manque en Europe, ce sont des investisseurs prêts soutenir massivement de type d'investissements sur notre sol.
https://www.deutschland.de/fr/topic/economie/lindustrie-des-puces-la-machine-miraculeuse-pour-fabriquer-des-super
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D'accord avec toi, nous avons eu d'ailleurs le résultat lorsque la Thaïlande a été submergé par les eaux (en 2011), et que plus de 25% de la production mondiale des disque dur s'y trouvait.
Résultat, un an de tension au niveau mondial...
Les européens investissent tristement plus facilement dans des domaines "empiriques" que dans les technologies nouvelles
Il faudrait que les mentalités changent !!
Du côté des scientifiques, en dehors de ceux qui trouvent leur bonheur dans quelques labos de recherche dans le genre du CERN, il est bien connu que nos cerveaux nous quittent bien souvent pour la Silicon Valley ou les salaires tout comme les défis à relever semblent bien plus intéressants pour eux...
Hélas, hélas, 3x hélas
https://cor.europa.eu/fr/news/Pages/tackling-brain-drain.aspx
Pendant ce temps Huawei a déposé un brevet pour des transistors à effet de champ (que beaucoup connaissent par l'abréviation FET) qui, au lieu du silicium, utilisent le graphène comment semi-conducteur.
100 citrouilles plutôt !