Maintenant que les deux prétendants au rachat de SFR se sont dévoilés, l'heure est aux déclarations pour convaincre et emporter la décision. Le gouvernement ayant mis l'accent sur la question de l'emploi, qui est devenue un thème récurrent pour le secteur télécom, c'est donc un axe privilégié utilisé par les deux protagonistes.
Dans un entretien donné aux Echos, Martin Bouygues revient sur plusieurs thématiques concernant son projet. Il indique que le choix de faire une offre date d'il y a quelques semaines, lorsque le groupe Vivendi a confirmé qu'il laissait ouverte la possibilité d'un rachat plutôt que de l'introduction en bourse de SFR.
Sa proposition serait donc une façon de rééquilibrer un jeu de la concurrence que le quatrième entrant aurait mis à mal par ses stratégies et de recréer des conditions saines pour le marché télécom français, malgré un retour à un marché à trois opérateurs que l'Autorité de la Concurrence aura des réticences à accepter.
Mais Martin Bouygues promet déjà de faire des concessions pour obtenir son aval. Et pour séduire aussi le gouvernement, il souligne que ce rapprochement "crée l'opportunité de redynamiser l'emploi et réinternaliser tout ou partie de certaines activités, comme les centres d'appels". Et il poursuit sur la thématique de l'emploi : "Je prends des engagements clairs : nous ne ferons pas de plan de licenciements ; nous ne ferons pas de plan de départs volontaires".
Il réfute également la grande crainte des régulateurs dans ce cas de figure, à savoir la hausse des prix du fait d'une moindre pression de concurrence, en évoquant la possibilité pour l'Autorité de la Concurrence de proposer les contreparties qu'elle jugera utiles pour le maintien d'une saine concurrence.
Il balaie enfin les possibles réticences de la Commission européenne en évoquant les multiples cas en Europe où les marchés sont revenus avec succès à trois acteurs : "le mouvement de consolidation concerne tous les pays européens".