En s'interposant dans le processus de rachat de l'opérateur E-Plus par Telefonica Deutschland, la Commission européenne rappelle qu'elle n'est pas très favorable à ce genre de rapprochement dont elle craint les conséquences pour le consommateur, à savoir une remontée des prix du fait d'un plus petit nombre de concurrents sur le marché.

Europe logo pro  Cette crainte de voir naître des géants télécom monopolistiques ne fait pas les affaires des opérateurs européens dans la mesure où ils risquent de ne pas pouvoir résister aux immenses structures télécom étrangères, en Amérique et en Asie, qui pourraient s'inviter en récupérant les plus petits opérateurs avant de menacer les plus grands acteurs, mettant à mal le secteur télécom européen.

Pour être validée, la fusion tentée en Allemagne devra sans doute passer par des concessions passant par des restitutions de fréquences et des engagements envers les opérateurs mobiles virtuels. Si elle est finalement acceptée, elle ramènera le marché allemand de quatre acteurs à trois.

Ce qui se passe en Allemagne est donc suivi de près aussi en France, alors que SFR fait l'objet des convoitises de plusieurs acteurs. Outre le câblo-opérateur Numericable, deux opérateurs de réseaux fixes et mobiles, les groupes Bouygues et Iliad, seraient intéressés, ce qui pourrait là aussi ramener le marché à trois opérateurs, après de nombreux efforts ces dernières années pour faire entrer un quatrième opérateur qui devait garantir un jeu sain de la concurrence, après l'affaire de l'entente sur les prix entre les trois opérateurs français.

La pression est donc forte entre les industriels désireux de se renforcer sur un marché télécom dont la croissance est malmenée et des régulateurs, nationaux et européens, qui craignent les conséquences de telles opérations, entre casse sociale, affaiblissement du jeu de la concurrence et remontée des prix pour les consommateurs.

Les opérateurs désireux de se rapprocher vont donc devoir marcher sur des oeufs et sans aucun doute chercher l'appui des politiques, quitte à prévoir de larges concessions pour apaiser les esprits et endormir les méfiances.

Source : Les Echos