L'annonce de négociations exclusives entre Vivendi et Numericable pour le rachat de SFR a été un coup dur pour le groupe Bouygues qui bénéficiait pourtant de solides soutiens mais cette péride de trois semaines n'est pas une fatalité et e candidat malheureux a encore des cartes à jouer.

Malgré tout, il y a cette rumeur d'une entente déjà bien amorcée entre Vivendi et Altice / Numericable et de la signature assez rapide d'un accord final. Pour renverser le cours des choses, Martin Bouygues devait donc agir vite et frapper fort.

logo-bouygues-telecom   Son groupe vient donc de relever une nouvelle fois son offre, moins d'une semaine après avoir été écarté par Vivendi, et se rend toujours plus séduisant. De 11,3 milliards d'euros en numéraire, il fait passer sa proposition à 13,2 milliards d'euros, loin devant les 11,75 milliards d'euros proposés par Altice / Numericable, soit tout de même une différence de 1,4 milliard d'euros entre les deux offres qui ne peut manquer de faire réfléchir le conseil de Vivendi.

Par ailleurs, sa nouvelle offre réduit la participation de Vivendi dans la nouvelle structure SFR-Bouygues en la faisant passer de 43% à 21,5% seulement, et là aussi en-dessous de la proposition de Numericable qui fait porter la participation à 32%. Une bonne affaire pour Vivendi qui aura moins de pression dans la gestion de la nouvelle entité.

Cette réduction de la participation est possible grâce à l'entrée de plusieurs actionnaires, dont la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) prêts à épauler le projet de Bouygues. Le journal Les Echos indique qu'il ne s'agit pas spécialement d'une volonté du gouvernement d'appuyer ce projet et la participation au capital du CDC ne devrait pas dépasser 3,5%.

Et le groupe Bouygues ne desespère pas de trouver d'autres actionnaires sous peu pour faire encore baisser participation de Vivendi qui pourrait alors se détacher complètement du nouvel opérateur télécom et se consacrer pleinement à ses activités média.

Avec cette nouvelle proposition de Bouygues, on retrouve bien sûr la mise en avant de la cession de son réseau d'antennes et de fréquences à Free pour 1,8 milliard d'euros. A voir maintenant si Numericable se sentira obligé de mettre sa propre proposition au niveau de celle de Bouygues malgré les négociations exclusives dont le journal économique rappelle qu'elles peuvent être rompues avant leur terme sans pénalité.

Source : Les Echos