Compte tenu des négociations exclusives révélées dimanche entre Iliad et Bouygues, et conditionnées à un rachat de SFR par Bouygues Telecom, il n'est guère surprenant d'entendre que le patron de Free est hostile à la solution Altice (maison mère de Numericable).

Désormais, la perspective d'un rachat par Bouygues Telecom fait miroiter à Free la possibilité de disposer de son propre réseau mobile beaucoup plus rapidement que prévu ainsi que de fréquences pour la 4G.

Xavier Niel a fait part de son point de vue lors d'une conférence de presse à l'occasion de l'annonce des résultats d'Iliad et a notamment joué la partition de la fibre nationale en rappelant que Altice est basé au Luxembourg.

Au contraire, Bouygues est un " acteur franco-français qui paye des impôts en France, avec des actionnaires français en bout de chaîne et donc l'argent restera en France ". Une fibre patriotique qui n'a pourtant pas toujours vibré lorsque le ministre du Redressement productif a demandé à l'opérateur de soutenir l'équipementier Alcatel-Lucent en proie à des difficultés économiques.

Un autre tacle à l'encontre de la solution Numericable est venu pour le très haut débit fixe pour lequel la France tente de s'activer. Pour Xavier Niel, il n'y aurait alors plus que deux opérateurs qui investiraient dans la fibre optique : Orange et Free.

Le patron de Free semble donc faire fi des intentions de Bouygues Telecom dans ce domaine et dans un scénario où " Altice, SFR et Bouygues forment une seule entité ". Il fait ainsi allusion à l'accord de mutualisation des réseaux mobiles entre Bouygues Telecom et SFR.

Xavier Niel ne porte en tout cas que peu d'intérêt à la fibre optique façon Numericable avec terminaison en câble coaxial qu'il compare à du " Canada dry de FTTH ". Ce n'est pas innocent sachant que le gouvernement plaide pour la solution de la fibre optique jusqu'à l'abonné.

On en oublierait presque que Vivendi doit d'abord se prononcer pour choisir son candidat au rachat... Face à deux gros tels que Orange et SFR-Bouygues, Xavier Niel assure que la plus petite taille de Free Mobile sera un atout pour " se battre et laminer la concurrence ". Il soutient que cela sera favorable au consommateur et évacue donc la crainte d'une hausse des prix.

Source : AFP - Le Point