Au printemps 2015, l'Autorité de la Concurrence avait perquisitionné les locaux de l'opérateur SFR, à la recherche de tout ce qui pourrait aider à répondre à une question : les équipes de Patrick Drahi ont-elles démarré les opérations de rapprochement entre Numericable et SFR en 2014 avant même d'avoir obtenu le feu vert de l'Autorité ?

Cette dernière a mené une investigation et a remis un rapport confidentiel à l'opérateur, dont le journal Les Echos indique déjà qu'il s'agit d'un "rapport à charge contre SFR" contenant de nombreux éléments démontrant que les opérations de rapprochement des deux entreprises ont bien démarré sans attendre l'avis favorable de l'Autorité de la Concurrence, ce qui est interdit.

Ce démarrage avant l'heure a permis de dégainer les premières offres commerciales conjointes Numericable-SFR moins d'un mois après le feu vert de l'Autorité, ce qui a mis la puce à l'oreille des observateurs et a conduit l'Autorité à s'auto-saisir.

L'opérateur SFR va maintenant avoir l'occasion de répondre aux griefs exposés dans le rapport et une décision assortie éventuellement d'une sanction doit être prise avant la fin de l'année. Elle pourrait être lourde puisque l'on évoque une amende de quelque 500 millions d'euros.

Elle constituerait surtout une première en Europe; et avec un montant très lourd, jamais vu jusqu'à présent. Le journal Les Echos suggère qu'Altice, actionnaire principal de SFR, pourrait aussi être attaqué sur le rachat de Portugal Telecom fin 2014, pour le même motif de prise de contrôle avant l'heure, cette fois sans attendre le feu vert de Bruxelles, qui aurait depuis ouvert une enquête préliminaire.

Source : Les Echos