Après une semaine d'effets d'annonce et de manoeuvres pour tenter d'obtenir les faveurs de Vivendi pour le projet de rachat de SFR, c'est Numericable qui a obtenu la possibilité de négociations exclusives. La partie n'est pas encore gagnée mais une évolution particulière du marché est néanmoins en train de se dessiner.

Numericable logo  Le plan de Bouygues n'a pas convaincu le conseil de surveillance de Vivendi pressé de se débarrasser de SFR pour mener ses propres offensives dans le secteur des médias avec la grosse dizaine de milliards d'euros promise par Numericable et son actionnaire Altice, au terme de l'examen d'un dossier qui devrait être moins compliqué à valider pour les régulateurs (sauf surprises).

Mais maintenant que Bouygues et Free ont fait l'effort de tenter un rapprochement malgré leurs profondes divergences, la prochaine étape de consolidation du marché ne serait-elle pas justement leur rapprochement dans le mobile sur les bases du début d'accord qui avait été monté pour racheter SFR ?

De fait, plusieurs observateurs avaient évoqué cette hypothèse dans le cas où Numericable serait le repreneur de SFR. Et puisqu'un retour à trois opérateurs n'est plus hors de question, la fameuse préservation du marché à quatre opérateurs pourrait avoir vite fait de revenir malgré tout à trois acteurs.


Un troisième grand opérateur peut naître de deux petits
Bouygues-Telecom-logo  Avec une configuration dans laquelle Orange et SFR-Numericable détiennent 30% chacun environ du marché, Bouygues Telecom et Free Mobile, avec leur part respective de 15% et 12% du marché, pourraient bien trouver plus utile de se réunir sous la forme d'un seul opérateur ayant une part de marché presque égale aux deux principaux acteurs que d'exister seuls sans disposer d'une masse critique à même de menacer les deux grands opérateurs.

Free ne pourra pas compter éternellement sur le contrat d'itinérance 3G signé avec Orange et le fort intérêt montré par Xavier Niel pour l'accord avec Bouygues souligne tout de même une certaine urgence à trouver des ressources - antennes et fréquences - pour aller de l'avant plus vite qu'avec ses seules forces.

Il reste cependant que pour Martin Bouygues, c'est le scénario du pire qui se dessine et que les  généreuses concessions de prix en vue de récupérer SFR se jouaient dans ce contexte particulier. Sans l'enjeu du rachat de SFR, les tensions pourraient renaître...

Source : Challenges.fr