Après le piratage des serveurs de Sony Pictures en réaction à la volonté du studio de diffuser le film The Interview / L'interview qui tue! racontant l'histoire humoristique de deux journalistes préparant l'assassinat du leader nord-coréen, le gouvernement américain, par l'intermédiaire du FBI, a pointé du doigt une action de Pyongyang, tout en précisant qu'il n'y voyait pas un acte de guerre mais un cas de cybervandalisme très coûteux.

The-Interview-film  La Corée du Nord a répliqué en démentant son implication et en proposant de mener une enquête conjointe pour le démontrer, proposition aussitôt refusée par la Maison Blanche.

Depuis, la piste d'un piratage d'origine nord-coréenne pose beaucoup de questions et de nombreux observateurs mettent en doute cette hypothèse.

La Chine, principal soutien de la Corée du Nord et fournisseur de son accès Internet, s'est gardée de pointer du doigt son allié tout en condamnant l'acte de piratage et c'est maintenant au tour de la Russie de remettre en cause les allégations du gouvernement US.

Dans un communiqué officiel, le gouvernement russe a considéré que la colère de Pyongyang, qui a manifesté son agacement vis à vis de la diffusion du film The Interview, était "compréhensible" et a souligné que Washington n'avait aucune preuve de l'implication de la Corée du Nord dans le piratage de Sony.

Le ministre russe des affaires étrangères a par ailleurs affirmé que les menaces de représailles des Etats-Unis étaient "contre-productives" et "dangereuses" dans la mesure où elles alimentent les tensions dans la péninsule coréenne (la Corée du Sud étant un allié proche des Etats-Unis tandis que la Corée du Nord est épaulée par la Chine et dans une moindre mesure la Russie) et risquent de conduire à une escalade.

Côté US, le film The Interview a finalement été proposé ce 25 décembre en salles et à l'achat/location en ligne dans un geste visant surtout à invoquer la liberté d'expression et le refus de céder aux intimidations...ce qui n'empêche pas Sony de tenter de rentabiliser son investissement de plusieurs dizaines de millions de dollars, profitant d'une aura que le film, massacré par la critique, n'aurait sans doute jamais eu.

Source : Associated Press