En choisissant Altice / Numericable pour racheter sa filiale SFR, le groupe Vivendi assure le maintien, au moins à court terme, d'un marché français à quatre opérateurs mobiles. Les conditions de ce marché sont cependant telles qu'un rapprochement entre les deux plus petits acteurs, Bouygues Telecom et Free Mobile, semble très probable aux yeux de nombreux observateurs.
Un retour à un marché à trois opérateurs mobiles semble donc à envisager à moyen ou long terme et le nouveau ministre de l'Industrie Arnaud Montebourg redit son intention d'aider les acteurs à aller dans ce sens, comme il l'avait déjà affirmé en tant que ministre du Redressement productif.
Il estime donc que ses interventions verbales dans le dossier SFR qui lui ont valu des critiques et une explication auprès d'une commission de l'Assemblée Nationale étaient justifiées car elles ont permis de mettre en avant certains sujets (l'emploi, les conséquences du rachat sur les engagements antérieurs de déploiement) qui auraient pu être mis en retrait au seul profit des discussions sur le prix de l'acquisition.
Ne perdant pas de vue les atouts stratégique et économique d'acteurs télécoms nationaux forts, Arnaud Montebourg envisage sereinement la question de la consolidation du secteur : "Notre politique de reconsolidation du secteur, du retour à trois, reste d'autant plus d'actualité. Nous allons y travailler activement".
En attendant, ce sont les engagements promis par Altice / Numericable qui seront étroitement suivis, notamment sur les thématiques du déploiement fibre et de l'emploi, en particulier chez les sous-traitants : "nous allons continuer notre amicale pression", a-t-il prévenu.
