Dremel et l'impression 3D

Que l'on soit bricoleur ou non, Dremel est une marque que tout le monde ou presque connaît, ne serait-ce que de nom. Longtemps associée à son best-seller, un multitool électroportatif, la marque désormais filiale du groupe Bosch a profité de sa notoriété pour développer d'autres accessoires : scie à chanfreiner, scie plongeante, pistolet à colle, fer à souder à gaz... Et désormais donc, imprimantes 3D.

Dremel 3D45

La marque propose pour l'instant deux modèles distincts (après un premier modèle 3D20 faisant office de coup d'essai) : la 3D40 et la 3D45 avec une base commune, mais des orientations bien différentes. Orientées vers le milieu de gamme et ciblant les passionnés de bricolage et professionnels, que valent vraiment ces machines ? Nous allons pouvoir vous en donner un aperçu dans notre test de la version la plus haut de gamme, la 3D45.

Vous pourrez trouver ces modèles notamment sur Amazon, la Dremel 3D40 étant affichée à 920 € et la Dremel 3D45 à 1210 €.

Deux machines 3D40 et 3D45, deux usages

Actuellement, Dremel ne propose donc que 2 imprimantes 3D, les 3D40 et 3D45 avec deux orientations bien distinctes. La première qui est aussi la plus abordable cible l'éducation et makers débutants, la seconde vise plutôt les applications professionnelles ou la création de pièces techniques en misant sur des matériaux plus complexes à imprimer.

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A gauche la 3D45, à droite la 3D40

Les deux machines partagent un form factor similaire : Dremel a eu ici la bonne idée de faire le choix d'une machine entièrement cloisonnée, ce qui permet d'intégrer la machine dans des environnements habituellement contraignants pour l'impression 3D : local non chauffé, encombré, poussiéreux, humide ou plus simplement accueillant beaucoup de public et de passage...

La 3D45 se distingue de sa petite soeur par une configuration néanmoins plus aboutie. Repérable à sa robe gris anthracite (contre argentée pour la 3D40), elle dispose ainsi d'un plateau chauffant, d'une résolution de 50 microns, de 8 Go de mémoire interne (4Go pour la 3D40), d'une filtration intégrée, de la compatibilité avec l'impression de Nylon, ABS et PETG, de la détection automatique de bobines par puce RFID, ainsi que d'une caméra HD.

Dremel comparatif

Concrètement, la 3D40, par l'absence de plateau chauffant, devra se limiter à l'impression de filaments basiques comme le PLA tandis que la 3D45 pourra imprimer des filaments bien plus techniques.

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Pour le reste, la 3D45 propose une tête d'impression en direct drive (idéal pour les filaments flexibles), d'un volume d'impression de 25,5x15,5x17 cm soit 6719 cm3, elle embarque une buse de 0,4mm de diamètre, gère les fichiers .G3DREM, Gcode et.G, dispose d'une connexion WiFi, Ethernet et USB, d'une caméra HD 720P, d'un écran tactile couleur 4,5 pouces, d'un système de mise à jour automatique, d'un détecteur de fin de filament, elle peut chauffer sa buse jusqu'à 280 °C et d'un plateau amovible en verre allant jusqu'à 100°C. Elle dispose également d'un ingénieux système de nivelage automatique par capteur à différents niveaux de pression.

Enfin, elle embarque un lecteur de puces RFID pour la détection des bobines, de capteurs pour vérifier la fermeture des portes et de deux portes en polycarbonate transparent pour accéder aux impressions.

Découverte

C'est l'un des avantages de cette 3D45, l'imprimante de 19 kg arrive dans un énorme carton et pour cause : elle est livrée montée. La seule procédure de mise en marche consiste à brancher son câble d'alimentation et de l'allumer.
Elle est livrée avec un plateau en verre amovible, deux bâtons de colle pour le plateau chauffant, une spatule, un outil de nettoyage de buse, deux bobines de 500 grammes d'ABS et Nylon, ainsi qu'avec une clé USB et des notices complètes.

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L'imprimante est à la fois imposante et compacte : son avantage principal est le cloisonnement complet de la zone d'impression. Il n'y a ainsi aucun risque de voir un outil tomber sur la surface d'impression ou qu'une main indélicate vienne perturber le fonctionnement de la machine. L'enceinte est par ailleurs équipée d'un système d'éclairage LED (désactivable à volonté) permettant de suivre l'avancée de l'impression.

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L'écran de 4,5 pouces, quoique peu lumineux, est particulièrement intéressant sur ce type de machine qui se dote d'un environnement propriétaire très bien pensé. Les commandes tactiles répondent au quart de tour et les informations prodiguées vont bien au-delà des systèmes open source comme Marlin par exemple.
On peut ainsi visualiser directement les fichiers introduits dans la machine ou la carte SD : une vignette les accompagne pour s'assurer qu'il s'agit bien de la bonne pièce à imprimer.

Les deux capots en polycarbonate sont particulièrement intéressants : ils sont équipés d'aimants et d'un système de détection de l'ouverture, un élément capital quand on souhaite imprimer de l'ABS qui ne tolère aucune variation de température ou de courant d'air.

  

Le filament se loge directement dans l'imprimante, ce qui lui évite de prendre la poussière qui pourrait entraîner des bouchons au niveau de la buse. Cela a toutefois un impact sur la surface d'impression puisque la bobine empiète sur le volume total. À titre de comparaison la Creality Ender3, qui est une excellente machine pour les petits budgets et qui propose un environnement ouvert, propose un volume d'impression deux fois plus important.

Le fonctionnement

Passé la première configuration qui propose à l'utilisateur de désigner la langue de l'OS et de renseigner son code WiFi, il est temps de charger l'imprimante en filament et de procéder aux premiers tests, plusieurs étant déjà intégrés dans la mémoire de la machine.

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L'alimentation en filament se fait par le côté de l'imprimante : un capot permet d'accéder au dévidoir, le filament doit être passé dans un tube en teflon et poussé pour l'acheminer jusqu'au-dessus de la tête et de son guide. Lors du lancement de l'alimentation en filament, il est automatiquement entrainé par l'extrudeur.

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Une fois le filament en place, le lecteur de puce RFID entre en jeu : les bobines de filament de Dremel intègrent une puce indiquant la nature du filament, cela permet à la machine de détecter automatiquement si l'utilisateur a inséré du PLA, de l'ABS, du Nylon ou du PETG. Pourquoi cela ? Et bien tout simplement parce que l'imprimante active par défaut un système d'aide à l'utilisateur permettant à cette dernière de prendre le pas sur les informations inscrites dans le fichier G-Code que l'on souhaite imprimer.

Concrètement, pour imprimer une pièce en 3D, il convient de la faire passer dans un logiciel dit de "slice" qui va découper le modèle en tranches à l'image d'un scanner tout en produisant un code interprétable par une imprimante 3D en lui indiquant des données de température, de vitesse et de coordonnées. Dans ce GCode sont inscrits les réglages de base de l'imprimante, notamment température de buse, ventilation, vitesse... Or, ces données ne sont pas les mêmes que l'on imprime avec du PLA ou de l'ABS par exemple, et tenter d'imprimer de l'ABS avec des paramètres pour PLA se solde systématiquement par un échec.

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Par exemple, le PLA s'imprime entre 190 et 220 degrés, on peut l'imprimer à 90 mm/s sans trop de problèmes et avec une bonne ventilation, le tout sans plateau chauffant. L'ABS pour sa part nécessite une température plus élevée (240-260 degrés), une vitesse plus réduite (50 mm/s) et très peu de ventilation (selon systèmes), avec un plateau à 90°C, sans quoi la fusion du plastique n'est pas au rendez-vous, les couches ne collent pas entre elles et la pièce craque ou se décolle du plateau.

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Avec le système de Dremel, la puce RFID indique à l'imprimante que l'utilisateur à inséré un filament donné, et de fait, c'est l'imprimante qui adapte certains paramètres en fonction du filament, outrepassant les informations indiquées dans le GCode. On peut ainsi lancer un Gcode prévu pour du PLA alors que l'on a chargé de l'ABS sans s'inquiéter de voir son impression échouer.

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Le système est vraiment très intéressant, mais il a également un prix : les bobines vendues par Dremel ne dépassent pas les 500 grammes (le réceptacle ne permet d'ailleurs pas d'accueillir des bobines standard d'1Kg), et à un prix bien plus élevé que la moyenne du marché (entre 30 et 40 € les 500 grammes).

On peut malgré tout choisir d'utiliser son propre filament  en laissant le capot de la bobine ouvert (ou en y faisant un trou pour conserver le confinement de l'imprimante au maximum) : lorsque la détection RFID échoue, l'imprimante demande à l'utilisateur de renseigner lui même quel filament est inséré et éventuellement de renseigner des paramètres de température associés.

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Vient ensuite l'heure du nivelage du plateau. Tout utilisateur d'imprimante 3D le sait, la base des réglages commence par un plateau parfaitement aligné avec sa buse. Sur les machines traditionnelles, cela se fait avec une cale ou une feuille de papier sur les 4 coins du plateau à l'aide de molettes qui font monter chaque angle.
Ici, le système est assisté : le plateau ne propose que 2 molettes à l'avant, c'est d'ailleurs le plateau qui monte, il ne se déplace que sur l'axe vertical et c'est la tête qui se déplace en X et en Y.

Lors du nivelage du plateau, la tête déploie une sonde équipée d'un capteur de pression via un servo. Le plateau monte et écrase le capteur qui nous indique alors si l'on est trop haut ou trop bas et nous invite à tourner la molette de réglage sous le plateau dans le bon sens. L'analyse du niveau se fait en temps réel, de sorte que lorsque l'on atteint le bon réglage, l'imprimante partage une notification nous invitant à passer au second point. Le niveau se fait en quelques secondes et avec une facilité déconcertante.
Par la suite, l'imprimante procédera à un nivelage automatique en réalisant plusieurs points de mesure sur le plateau visant à le cartographier en 3D : l'impression sera alors corrigée en direct pendant l'impression pour palier aux éventuelles déformations ou différences de hauteur comme le ferait un BLTouch, Touch Mi ou n'importe quel capteur inductif ou capacitif.

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La préparation de la première impression nécessite également l'application de colle bâton sur le plateau en verre : elle permettra d'assurer une accroche parfaite de la pièce sur ce dernier et d'éviter les décollements (warping).

Vient alors l'heure de sélectionner son modèle via l'écran tactile, puis de lancer l'impression. On peut sélectionner les modèles directement dans la machine ou ceux stockés sur la clé USB fournie.

Les temps de chauffe sont particulièrement courts et l'impression assez silencieuse (caisson oblige). On apprécie particulièrement le système de filtrage du caisson intégré au modèle qui permet d'éliminer les odeurs parfois très fortes qui se dégagent lors de l'impression d'ABS, mais aussi des micro particules particulièrement néfastes sur la santé.

Malheureusement, Dremel ne communique que peu de détails très techniques concernant sa machine. Je ne suis donc pas en mesure de préciser quel type de carte mère est utilisé, s'il s'agit d'une carte propriétaire ou non... Idem concernant la tête d'impression, le tout étant recouvert par un carénage, je n'ai pas spécialement cherché à démonter l'ensemble pour voir si l'extrudeur était à simple ou double entraînement et de quel type se présente la hotend.

Tests

Nous avons eu l'occasion de mener plusieurs tests avec cette Dremel 3D45. Afin de profiter au maximum de ses prestations, nous avons principalement imprimé des pièces en ABS et en Nylon.

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Sur une quinzaine de pièces imprimées, seule une s'est soldée par un semi-échec. Semi puisque la pièce est bien allée jusqu'au bout, mais qu'elle s'est légèrement décollée sur un côté, déformant sa base... L'imprimante n'est pas à pointer du doigt, nous avions seulement oublié d'appliquer de la colle à l'endroit en question preuve que la colle est obligatoire et parfaitement fonctionnelle pour ce type d'impression. On aurait également pu envisager de poncer légèrement le verre du plateau pour s'éviter tout consommable supplémentaire... à condition que la machine ne doive pas repartir chez Dremel à la fin de notre test.

La qualité d'impression est au rendez-vous, et c'est surtout la facilité avec laquelle l'imprimante gère les filaments techniques qui nous a impressionnés.

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À titre personnel, jamais je n'ai imprimé aussi vite et avec autant d'aisance sur mes machines qu'avec cette 3D45. Elle avale littéralement l'ABS et le recrache avec une excellente précision, sans bavure, sans délaminage, à grande vitesse et se paie même le luxe de réussir des tests de pontage à plus de 8 cm (toujours en ABS)

La tête d'impression est de type Direct Drive, cela veut dire que l'extrudeur (la partie qui entraine le filament) est directement monté sur la "hotend", la partie qui dépose le filament. Le tout est particulièrement compact et monté sur des roulements à billes pour une fluidité parfaite. La pièce imprimée est par ailleurs refroidie par un système de flux d'air dispensé sur 4 côtés (avant, arrière et flancs) et propulsé par un simple ventilateur radial 5015. La ventilation se fait donc sur 360 degrés pour assurer des pontages d'une qualité exemplaire. Le tout est également associé à un détecteur de fin de filament qui mettra automatiquement la machine en pause lorsqu'elle aura détecté l'absence de filament : l'utilisateur n'a qu'à présenter le bout d'une nouvelle bobine et d'appuyer sur l'écran pour relancer l'impression.

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Comme toujours, la qualité de l'impression vient de la machine, mais également des réglages du logiciel de préparation des fichiers. Et là encore, les choses se montrent particulièrement intéressantes.

Dremel nous offre ainsi plusieurs choix concernant le "slice" des fichiers STL : son "propre" logiciel baptisé Digilab 3D Slicer, son  Cloud Dremel Idea Builder, ou des slicers tiers comme Simplify 3D dont certains intègrent des profils préenregistrés pour la machine.

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Digilab 3D Slicer s'articule autour du slicer Cura (proposé gratuitement par le fabricant Ultimaker) qui a la particularité de pouvoir être "moddé" et c'est le cas ici. On retrouve donc un Cura remanié pour se montrer bien plus facile à prendre en mains. Tout est simplifié  pour faciliter les choses à l'utilisateur qui peut se contenter de choisir le matériau d'impression, la qualité, le remplissage, l'ajout ou non de supports et d'un radeau (couche permettant d'assurer le maintien de la pièce sur le plateau). En quelques clics, on peut slicer son fichier et lancer automatiquement l'impression depuis le WiFi. On bascule alors automatiquement vers l'onglet Build qui propose un accès en live à la caméra intégrée dans un des coins supérieurs de l'imprimante et à des informations basiques comme le temps restant, les températures buse, plateau et intérieur du caisson, le statut de la porte (ouverte, fermée) ainsi que le type de filament.

Bien entendu, les utilisateurs avancés pourront faire dérouler les options pour accéder à l'ensemble des paramètres proposés dans la version standard de Cura et peaufiner leurs réglages comme bon leur semble.

L'autre option proposée par Dremel est un accès à un Cloud spécialement dédié à l'impression 3D. Il faudra néanmoins avoir recours à une astuce pour accéder au Cloud IDEA Builder. L'option n'est actuellement pas disponible en France : on peut accéder au Cloud, mais l'enregistrement de l'imprimante de fait via un "token" qui n'apparait pas dans le menu de la machine ... À moins de basculer l'environnement intégré en anglais. Cette manipulation permet ainsi d'accéder au token et d'enregistrer son imprimante an ligne pour y accéder.

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Depuis cet espace Cloud, on pourra charger directement des fichiers au format STL, puis les réparer, les positionner à sa guise sur le plateau de la machine puis de les slicer avec un ensemble de paramètres complets. En quelques clics, on peut ainsi lancer une impression à distance et surveiller son impression depuis la caméra de la machine. Notons qu'une fois revenu sur place, on pourra relancer Digilab 3D Slicer et basculer vers l'onglet Build pour continuer à surveiller son impression depuis son PC. Une fois l'impression terminée, un email est envoyé à l'utilisateur l'informant du bon déroulement associé à une photo de sa réalisation prise depuis la caméra intégrée de la machine.

En impression 3D, la préparation des modèles et les paramètres de slice jouent énormément dans le résultat final. Ici, l'utilisateur peut profiter du logiciel de son choix et d'un ensemble de paramètres plus ou moins fournis. Les utilisateurs novices seront épaulés pour assurer la réussite de leur impression tandis que les experts seront ravis de garder un contrôle total sur les paramètres.

Bilan, avis

La Dremel 3D45 se présente comme une machine particulièrement séduisante.  Les performances sont au rendez-vous, la qualité de l'ensemble est indéniable et l'équipement digne de ce que l'on peut attendre d'une imprimante haut de gamme.

Jamais l'imprimante 3D ne nous aura fait défaut, alors même que nous avons lancé des stress tests plutôt complexes et dans la majorité du temps avec des filaments techniques, notamment l'ABS. Réussir des impressions d'une telle qualité en ABS sans allonger les temps d'impression de façon drastique est un vrai plaisir.

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La prise en mains est excellente : les utilisateurs novices seront particulièrement ravis d'être accompagnés dans chaque étape de leur processus d'impression, notamment grâce à la version simplifiée de Cura intégrée dans Digilab 3D Slicer. Les experts pourront peaufiner leurs réglages comme ils l'entendent pour aller encore plus loin et se lancer dans l'impression de pièces très techniques et complexes.

Restent deux points en retrait qui ne peuvent complètement rester de côté.

D'un côté, nous avons le volume d'impression, 25,5x15,5x17 cm, qui se veut particulièrement faible comparé à la concurrence chinoise actuelle. Un point que Dremel peut simplement expliquer par le choix de proposer une imprimante entièrement fermée, ce qui implique de faire des choix dans l'encombrement maximal qu'est prêt à accepter l'utilisateur. Dans les faits, ce volume reste intéressant pour une foule de pièces, et notamment les pièces techniques. Il est évident que ce type d'imprimante s'adresse avant tout aux utilisateurs ayant besoin de réaliser des pièces fonctionnelles et pas de réaliser des figurines ou de la décoration comme la majorité des makers qui s'équipent ces dernières années. En outre, la possibilité d'imprimer de l'ABS a également un avantage : les pièces peuvent être lissées dans un bain de vapeur d'acétone pour leur donner une finition brillante et lisse, mais aussi pour renforcer un peu plus leur coque externe.

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De l'autre côté vient le moment d'aborder la question du prix de la machine, qui s'affiche autours de 1600 € et actuellement à 1200 euros sur Amazon et que l'on trouve également chez Leroy Merlin et d'autres enseignes de bricolage. Dans cette gamme de prix, la machine de Dremel vient se frotter au Zortrax M200 et Ultimaker 2+, des machines davantage orientées vers les professionnels et plus complexes à prendre en main.
Si le prix de la 3D45 peut paraitre imposant au premier abord, il faut prendre en compte que le matériel proposé est à des années-lumière de la qualité des matériaux et composants utilisés dans les machines chinoises proposées comme Creality, Tevo ou autres Longer3D : la 3D45 est faite pour durer, pas pour être réparée ou upgradée. Le service après-vente et l'assistance sont également des points à prendre en compte lors de l'achat, tout comme le circuit des pièces de rechange ou des consommables. Enfin, l'environnement logiciel intégré à la machine est également un des points qui peut justifier de dépenser un peu plus, tant il est ergonomique et complet : l'écran tactile est vraiment utile ici, contrairement à ce que propose Creality sur sa CR10S Pro ou CRX (voir notre test) avec un usage plus anecdotique.

Mon avis :

Lorsque Dremel m'a contacté pour tester leur machine, j'ai été assez curieux de savoir comment la marque pourrait justifier le prix de son équipement au regard du volume d'impression proposé. Possédant plusieurs machines ayant des surfaces d'impression bien plus importantes à des prix 4 fois moins élevés, autant dire que j'attendais cette 3D45 de pied ferme.

Mais finalement, j'ai rapidement été séduit par l'environnement proposé par Dremel. La machine est d'une simplicité déconcertante : on peut la poser où l'on souhaite sans se poser de question, la zone d'impression est protégée et les créations se lancent à distance en quelques clics.

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Les réalisations sont d'une qualité bluffante y compris en ABS et même pour des pièces avec des porte-à-faux conséquents. Quelques paramétrages basiques et on peut imprimer tout ou presque...

La partie filtration du caisson est une option qui peut paraitre anodine, mais elle se révèle diablement efficace pour le confort de l'utilisateur : la température au sein du caisson est parfaitement régulée et aucune odeur désagréable ne se dégage même avec mes filaments les plus "agressifs". J'imprimais déjà de l'ABS sur des imprimantes ouvertes, avec parfois quelques difficultés et une odeur d'acétone horrible : ici aucune odeur et les pièces sont parfaites à chaque fois.

Le nivelage automatique du lit m'a particulièrement impressionné, le système est très bien pensé et facilite énormément la procédure qui est une étape clé dans le processus d'impression 3D.

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Même si le volume d'impression peut paraitre limité, j'ai rapidement trouvé de quoi lancer quelques impressions adaptées : des pièces techniques à la décoration en passant par des impressions de plus de 80 heures (notamment la chope de bière Game of Thrones en ABS à 80% de remplissage et 0.12 mm de hauteur de couche).

J'ai également apprécié le silence relatif pendant l'impression : on entend très peu le bruit des moteurs et seule la ventilation perce le confinement du caisson tout en se voulant très largement supportable.

Pour conclure, je terminerais sur le fait que la Dremel 3D45 sera parfaite pour qui cherche à imprimer des filaments techniques sans avoir à modifier sa machine ou à investir dans des ajouts comme un caisson. L'imprimante est très simple de prise en mains et je pense qu'il est une partie importante que je n'ai "malheureusement ou heureusement, au choix" pas pu véritablement tester et qui réside dans le SAV et le service clientèle de Dremel qui entoure l'achat de ce type de machine.

Le prix de la machine restera un frein pour une partie des utilisateurs qui pourront se tourner vers d'autres alternatives plus accessibles qu'il conviendra de faire évoluer. Les utilisateurs disposant du budget pourront quant à eux investir dans une machine livrée clé en main qui ne les décevra pas, qu'ils soient débutants ou plus aguerris dans l'univers de l'impression 3D.




+ Les plus

  • La qualité de finition
  • La qualité d'impression
  • Le caisson
  • La facilité d'impression
  • Le SAV
  • La WiFi / Cloud

- Les moins

  • Le prix
  • Les bobines propriétaires
  • Le Cloud qui nécessite une manipulation en France
  • Le volume d'impression