Alors que la répression des fraudes (DGCCRF) a confirmé au terme de son enquête la présence d'un logiciel de triche falsifiant les mesures d'émission de gaz polluants dans les véhicules Volkswagen vendus en France et souligné un "caractère intentionnel" dans cette fraude, le constructeur allemand doit maintenant faire face à l'ouverture d'une information judiciaire pour tromperie aggravée.

Sur les 11 millions de véhicules concernés par la fraude, 950 000 circulent en France, sous les diverses marques gérées par le groupe. L'ONG Ecologie sans frontière et plusieurs propriétaires de véhicules ont déjà déposé plainte contre X, une procédure parmi plusieurs autres dont certaines lancées au niveau européen, notamment pour envisager le remboursement des financements apportés par la BEI (Banque Européenne d'Investissement) pour le développement de moteurs...propres.

Une dizaine à une quinzaine de salariés de Volkswagen sont dans le collimateur de la justice mais il est également apparu que l'ex-patron du groupe, Martin Winterkorn, aurait été prévenu des fraudes en 2014, sans prendre pourtant de mesures correctrices.

Le dirigeant avait dû démissionner quelques jours après la révélation du "scandale Volkswagen" aux Etats-Unis. Le logiciel truqueur installé sur certains moteurs diesel aurait été envisagé en 2006, peut-être en réaction à des demandes de réduction des émissions impossibles à tenir, et installé effectivement en 2009, permettant de réduire sensiblement les émissions polluantes en gaz NOx en conditions de test pour se retrouver dans les valeurs autorisées par les normes antipollution.

Outre les consommateurs, certains actionnaires de Volkswagen ont porté plainte contre le groupe, tandis que l'assureur Allianz serait sur le point de lancer une procédure pour obtenir une compensation au regard des pertes subies en Bourse après révélation du scandale.

Source : Les Echos