Après une période de valse de ses dirigeants, empêchant le groupe de s'orienter vers une vision stratégique précise, l'arrivée de Marissa Mayer, directement venue de Google, à l'été 2012, a redonné de l'espoir pour une reprise en main et une transformation de Yahoo.

De fait, une première réorganisation des méthodes de travail, un élagage des services et un cap mis sur le renforcement des interactions mobiles ont redonné confiance à court terme aux investisseurs qui attendent cependant toujours d'en voir les effets et ne les trouvent pas encore dans les bilans financiers trimestriels.

Pour le premier trimestre de l'année, le groupe annonce un chiffre d'affaires 1,14 milliard de dollars, en recul de près de 7% par rapport à l'an dernier, et sans croissance une fois les revenus aux partenaires déduits, quand les observateurs espéraient une modeste croissance.

Si Yahoo annonce aussi un bénéfice net fortement augmenté de 36%, à 390 millions de dollars, les analystes notent qu'il s'agit surtout d'une conséquence des dernières réorganisations (cessions d'une partie des parts dans Alibaba, notamment) plutôt qu'une rentabilité améliorée du groupe.

Ils observent également que les recettes publicitaires, le nerf de la guerre pour Yahoo, continuent de s'effriter pour le deuxième trimestre consécutif. C'est donc un peu la douche froide pour les investisseurs, qui avaient commencé à croire à un retour en grâce avec le petit rebond du dernier trimestre 2012 et qui explique le recul de plus de 4% du cours de Yahoo à l'annonce des résultats, d'autant que les perspectives pour le trimestre en cours sont inférieures aux attentes des analystes.

La pression va donc s'accentuer sur la CEO Marissa Mayer si sa vision d'un avenir renforcé dans le mobile n'affiche pas ses premières réalisations dans un avenir relativement proche. Le recrutement de talents et la réorganisation des méthodes de travail dans un esprit Google sont un premier pas mais ne suffiront sans doute pas à répondre aux attentes d'actionnaires qui ont pris leur mal en patience depuis longtemps et veulent maintenant du concret.