Les applications mobiles ont déjà profondément transformé l'industrie en formant des écosystèmes dans lesquels les utilisateurs peuvent personnaliser leurs terminaux selon leurs besoins propres. Avec plus d'un million d'applications sur les plus gros portails, il y a une application pour presque tout et la prochaine étape passera par une affinement des réponses à ces besoins grâce à l'influx des données personnelles.

Logo Gartner  Le cabinet d'études Gartner estime que d'ici 2017, plus de 268 milliards d'applications auront été téléchargées, générant des revenus de 77 milliards de dollars. Mais parce que les fonctionnalités s'enrichissent à partir des informations fournies par les utilisateurs eux-mêmes, ces derniers doivent s'attendre à ce que les flux de leurs données personnelles alimentent à cette date plus de 100 applications et services quotidiennement.

La large gratuité des applications (plus de 90% des catalogues) a aussi pour contrepartie que de grandes quantités de données personnelles sont dès à présent récupérées, analysées, traitées, disséquées...

Les applications mobiles sont déjà un outil puissant pour les entreprises cherchant à mieux identifier leurs consommateurs pour répondre de façon pertinente à leurs besoins et cette tendance va largement s'accroître avec les gadgets du wearable computing, qui sont avant tout de nouveaux moyens de collecter des données personnelles jusque-là inaccessibles.

Influentes actuellement sur les smartphones et les tablettes, les applications auront bientôt des incidences profondes sur d'autres aspects, de la domotique au véhicule en passant par les gadgets connectés. Ces derniers auront notamment besoin des applications pour assurer une récupération et un traitement des données que leurs caractéristiques ne permettront pas de gérer directement, étant essentiellement des capteurs extrayant des données brutes.

Ce qui signifie aussi que les liens entre gadgets et terminaux mobiles sont là pour durer, avec les applications pour faire le lien. Les analystes de Gartner y voient l'émergence d'une nouvelle forme d'informatique et d'organisation alimentées par les données personnelles des utilisateurs capables de "deviner" leurs intentions et d'anticiper les interactions à venir.

Cela peut passer par la fourniture d'information pertinente avant qu'elle soit demandée ou par la mise en place automatique d'outils en amont de l'action de l'utilisateur (ouverture d'applications, réglages spécifiques, etc).

LG Lifeband Touch  Pour fonctionner, ce "cognizant computing" entrevu par Gartner aura besoin de beaucoup d'informations sur l'utilisateur et ses habitudes. Les analystes anticipent qu'il fonctionnera particulièrement bien dans des environnements à faible variabilité comme dans les foyers où les actions peuvent être plus ou moins routinières et donc plus facilement anticipables, sans avoir non plus besoin de mettre en lien beaucoup de bases de données.

Mais ce n'est évidemment qu'un point de départ avant des scénarios plus complexes. Et les grands groupes comme Google, Facebook, Amazon ou Apple sont déjà à la recherche des moyens de collecter et de regrouper au mieux ces énormes masses d'informations du quotidien, dont les applications peuvent ensuite tirer parti.

Cette évolution laisse entrevoir des possibilités à peine imaginables actuellement mais on ne pourra que noter que l'être humain est à peine évoqué dans cette vision, en dehors d'un rôle de producteur des données en question, et qu'il aura dans le même temps de moins en moins de possibilités d'échapper à cette prise de contrôle de ce qui fait justement son essence : ses propres choix.