Pour diffuser des services et de la publicité qui rapporte, il faut de bons réseaux de communication. Il n'est donc pas étonnant de voir Google s'intéresser de près aux déploiements de réseaux fixes...mais peut-être aussi mobiles.

Le géant de la recherche a déjà pratiqué du lobbyisme pour obtenir des conditions favorables à la diffusion de sa plate-forme mobile Android sur un marché US sous le contrôle étroit des opérateurs mobiles et s'est fait fournisseur de terminaux via sa marque Nexus, grâce à ses partenaires de l'écosystème Android.

Après la plate-forme, les services et les terminaux, la prochaine étape pourrait être la gestion d'un réseau mobile. Il y a un mois, le Wall Street Journal indiquait que Google était en discussions avec Dish Network pour un éventuel projet de co-création d'un réseau mobile.

Dish Network détient des fréquences associées à une diffusion satellite qui peuvent être transformées pour servir de support à un réseau mobile et la société étudie la possibilité de trouver un partenaire pour le faire, soit avec un opérateur qui possède déjà l'expérience de déploiement d'un réseau mobile, soit avec un acteur extérieur au marché télécom mais désireux de s'y implanter.

La première solution est sans doute la moins risquée et l'opérateur Sprint Nextel serait prêt à négocier sur ce terrain mais Google constituerait un candidat à ne pas prendre à la légère, le groupe étant capable de jouer selon ses propres règles par son seul poids économique.


Un feu vert de la FCC hautement stratégique
Dish logo  Encore fallait-il que les fréquences de Dish soient validées par le régulateur comme pouvant être utilisées pour un réseau mobile. C'est chose faite, la FCC ( Federal Communications Commission ) venant de donner son feu vert, ce qui évitera les déboires d'un autre consortium, Lightsquared, qui a tenté la même stratégie mais s'est retrouvé face à des obstacles réglementaires et techniques difficilement surmontables.

Achetées 3 milliards de dollars en plusieurs fois depuis le milieu des années 2000, cette nouvelle orientation les valoriserait maintenant à quelque 12 milliards de dollars, selon les analystes.

L'accord implique de sacrifier une partie des fréquences pour éviter des problèmes d'interférences et impose des obligations de couverture sur les zones géographiques concernées lors de l'achat des fréquences mais Dish peut maintenant les exploiter pour des services mobiles.

A voir maintenant que la société va en faire, et si Google pourrait profiter de cette porte ouverte sur le secteur des télécoms pour se transformer en opérateur mobile, ce qui lui permettrait de contrôler tous les aspects ( logiciel, matériel, infrastructure ) d'un réseau.

Et quand on voit ce que peut faire Google avec sa gamme Nexus, on pourrait s'attendre à des expériences intéressantes mais quelque peu angoissantes pour les opérateurs mobiles et les fabricants de terminaux, même si la portée d'une intrusion de Google dans les télécoms serait sans doute cantonnée à un champ exploiratoire. La troisième voie qu'aimerait représenter Windows Phone pourrait se transformer alors en issue de secours.