L'Autorité de la Concurrence a procédé ce jour à une mise sous scellés de certains bureaux de Numericable SFR sur les sièges de Saint-Denis et de Champs-sur-Marne dans le cadre d'une enquête concernant l'acquisition de l'opérateur mobile en 2014.

Selon le journal Le Monde, cette investigation de l'Autorité serait liée à une requête du concurrent Bouygues Telecom qui porterait sur le rapprochement entre SFR et Numericable, ce dernier étant soupçonné d'avoir mis la main sur le second avant même que l'Autorité ne donne son autorisation pour le rapprochement.

Or les équipes des deux entreprises pouvaient discuter de leur nouvel avenir en commun avant ce feu vert mais ne pouvait pas commencer à travailler ensemble. Cependant, l'annonce d'une box fibre très rapidement après la validation du rapprochement par l'Autorité suggère que les entreprises ont collaboré avant même d'attendre cette échéance, ce que n'ont pas manqué de relever et signaler les opérateurs concurrents.

Numericable logo  L'Autorité a donc sans doute cherché des éléments concrets de cette collaboration avec la perquisition menée dans les locaux, alors même que les tensions s'accroissent entre Numericable SFR et plusieurs de ses fournisseurs pour des pratiques agressives visant à obtenir des remises importantes sur les factures et en laissant traîner les paiements en cas de refus, au risque d'asphyxier les sous-traitants les plus fragiles et de leur forcer la main.

C'est que la naissance de Numericable SFR s'est jouée avec une énorme dette qu'il faut maintenant rembourser au pas de course, après les 13 milliards d'euros promis pour écarter la proposition concurrente de Bouygues Telecom l'an dernier.

Cependant, si l'Autorité constate une infraction dans le déroulé du processus de rapprochement, une amende allant jusqu'à 5% du chiffre d'affaires de l'année précédente pourrait être exigé, et qui dépasserait largement les 500 millions d'euros dans le cas de Numericable SFR.

Source : Le Monde