Nombreux sont les Français qui ont reçu hier un mystérieux SMS dont l'émetteur est " Gouv.fr " et qui avertit des restrictions de déplacement occasionnées par le passage au stade 3 de l'épidémie du coronavirus.

Si l'on pouvait être suspicieux face à un tel message qui arrive sur cet objet très intime qu'est le téléphone portable, et alors que les tentatives de phishing et d'escroquerie exploitant la peur du virus se multiplient, le SMS était bel et bien authentique.

Pour diffuser son alerte rapidement, le gouvernement a fait le choix le plus simple : la campagne de SMS telle que régulièrement pratiquée par le marketing numérique, avec la différence qu'elle s'adresse à des dizaines de millions de personnes et qu'elle ne fait pas appel à l'opt-in, à savoir le consentement préalable des utilisateurs.

SMS alerte coronavirus

Dans le cas présent, ce consentement n'est pas mis en place dans la mesure où il s'agit d'un cas de force majeure et destiné à assurer la protection des destinataires.

Mais le gouvernement détiendrait-il les numéros de téléphone de tous les Français ? En fait non : il a demandé aux opérateurs mobiles Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile de relayer le SMS vers leurs abonnés.

Pour traiter l'envoi de dizaines de millions de SMS sur l'ensemble des réseaux mobiles, les opérateurs ont réalisé des envois par vagues successives, ce qui explique pourquoi certains utilisateurs ont reçu le message avant d'autres et/ou dans la nuit.

L'utlisation d'une campagne de SMS pour informer rapidement la population d'une menace par les autorités est une méthode inédite. Libération note que d'autres techniques, comme le SMS Broadcast, ont été utilisées dans d'autres pays pour envoyer massivement des messages sur les téléphones mais elles ne sont pas disponibles en France, tandis que l'application officielle SAIP n'a pas fait montre d'une grande efficacité lors des attentats ces dernières années.

Source : Libération