Logo Internet Pro Aux États-Unis, le débat autour du projet de loi SOPA ( Stop Online Piracy Act ) continue de faire rage. Le SOPA vise à renforcer les mesures à l'encontre des sites pour toute infraction aux droits d'auteur, et notamment de responsabiliser les sites pour le contenu qu'ils hébergent.

Le texte permet aux ayants droit et au gouvernement US de demander à la justice le blocage ( au niveau DNS ) de noms de domaine et sites Web considérés comme illégaux. Il est question de solliciter les registrars, fournisseurs d'accès à Internet ou encore les moteurs de recherche pour un déréférencement. Les réseaux publicitaires et services financiers en ligne devraient quant à eux couper les ressources aux sites visés.

Ce projet de loi soulève de nombreuses inquiétudes tenant à la liberté d'expression, au statut d'hébergeur ou à l'essor de l'économie numérique. Les opposants déclarés sont ainsi nombreux à l'instar de Mozilla, Facebook, Twitter, Kaspersky, Wikipédia ou encore Google.

Pour le co-fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, certaines dispositions du SOPA " forceraient des sites Web qui apportent du contenu généré par les utilisateurs, comme Wikipédia, à mettre en place de nouvelles restrictions ou surveiller constamment l'activité ". Des propos rapporté par The Telegraph.

Interrogé en début de mois par LePoint.fr, le président exécutif de Google, Eric Schmidt, a estimé que le texte revient à " pénaliser le fait de faire des liens vers du contenu qui a été piraté " et de faire part de son inquiétude pour Internet : " si on commence à supprimer des parties d'Internet, c'est très facile de continuer et de supprimer d'autres choses simplement parce qu'elles ne plaisent pas ".

Pour Eric Schmidt, qui évoque un impact sur la liberté d'expression, cela aboutirait à une situation similaire à la Chine avec des " parties d'Internet auxquelles l'utilisateur ne pourrait pas accéder ". Par ailleurs, il considère que les mesures suggérées comme le blocage DNS sont faciles à contourner par les vrais criminels.


Moins de soutiens clairement affichés
L'opposition au SOPA semble gagner des points avec la liste des soutiens affichés au projet de loi et publiée par la Commission judiciaire de la chambre du congrès US ( PDF ) qui vient de connaître une petite cure d'amaigrissement. En l'espace d'une semaine, elle est passée de 150 soutiens inscrits à près de 130.

Parmi les défections notables, le cas du registrar Go Daddy dont l'ancien soutien au SOPA s'est soldé par des dizaines de milliers de noms de domaine qui ont trouvé refuge chez ses concurrents. Jimmy Wales avait par exemple indiqué qu'en raison de la position pro-SOPA de Go Daddy, les noms de domaine Wikipédia iraient voir ailleurs.

Go Daddy a finalement fait machine arrière ( la semaine dernière ) et a publié mardi sur son site la fameuse liste de supporters pour bien souligner qu'il n'y figure plus. Le PDG de Go Daddy, Warren Adelman, déclare néanmoins que " lutter contre le piratage en ligne est de la plus haute importance ", appelant à un meilleur texte de loi qui emportera l'adhésion de la communauté Internet.