Sans surprise, les débats de Bruxelles concernant la volonté d’une uniformisation du marché du mobile a été à l’ordre du jour, Jean-Ludovic Silicani ne semblant pas encore inquiété par les restructurations à peine évoquées par la commission Européenne : "Peut être que dans 10 il y aura un régulateur européen, mais aujourd’hui les textes européens ne cessent de donner des missions aux régulateurs nationaux, on va encore parler pendant pas mal d’années des régulateurs nationaux"

D’ailleurs, il fait également la différence entre la situation française et celle présente dans de nombreux pays d’Europe, à savoir que l’hexagone voit se maintenir 4 acteurs du marché mobile là ou d’autres jettent l’éponge de l’autre côté des frontières. La France dispose d’un marché mobile à la fois fort et concurrentiel, et le nombre d’opérateurs doit être adapté en fonction de divers facteurs se décidant au cas par cas.

Puis le sujet s’est rapidement orienté vers Bouygues et la bande 1800 MHz allouée à la 4G de l’opérateur. Sur ce point, le président de l’ARCEP reconnait un certain avantage pour l’opérateur, mais qui selon lui ne devrait pas pénaliser les autres acteurs "ce n’est pas une distorsion concurrentielle. Au contraire ça va lui permettre de rebondir. C’est l’opérateur qui a le plus subit de l’arrivée de Free sur le marché."

À ce sujet, aucune compensation n’est prévue pour les autres opérateurs, l’ARCEP estimant que le marché se rééquilibrera de lui même lorsque tous auront enfin déployé leur propre réseau 4G.

Concernant le sujet qui fâche encore les opérateurs historiques, 18 mois après l’arrivée du quatrième opérateur ( Free Mobile), l’ARCEP persiste dans son choix jugé à la fois juste et opportun. Jean-Ludovic Silicani estime ainsi qu’avant l’arrivée de Free Mobile, les trois opérateurs historiques étaient " installés sur un système de rente", et qu’il était plus qu’urgent de faire " bouger les lignes" afin de relancer la compétitivité, mais également l’innovation et la course au déploiement du réseau national.

Pour autant, l’ARCEP se défend d’avoir choisi Free pour sa politique tarifaire agressive et sa concurrence acharnée, mais bel et bien parce qu’elle était la seule candidate. En outre, l’arrivée de l’opérateur a dynamisé le marché et surtout stimulé l’investissement des opérateurs, entrainant des anticipations allant jusqu’à plus d’un an sur les calendriers établis concernant le déploiement de la 4G.

Enfin, Jean-Ludovic Silicani termine en rappelant que l’objectif principal de l’ARCEP n’est pas de jouer de la matraque sur les mauvais élèves, mais d’encadrer le marché afin qu’il soit équilibré et dirigé vers l’innovation tout en restant dans le cadre des objectifs de déploiement des réseaux numériques établis par le gouvernement, mais aussi par l’Europe de Bruxelles.

Source : Univers Freebox