Les révélations issues des documents d'Edward Snowden ont mis en évidence des pratiques d'écoutes massives par les agences de renseignement américaines (et d'autres dans le monde). Confrontées à une crise de confiance de leurs clients sur des marchés sensibles comme la Chine, les grandes sociétés high-tech US ont commencé à renforcer les défenses de leurs plates-formes par la diffusion de protocoles de chiffrement des données.

Sur les plates-formes mobiles, le chiffrement des données s'est largement répandu et est proposé systématiquement, compliquant la tâche des autorités visibles ou plus discrètes. Le mouvement de balancier a été tel que plusieurs responsables d'agences de renseignement US (FBI, NSA) ont plaidé pour l'institution de backdoors légales dans les téléphones portables.

NSA  Un mouvement venu notamment du fait que certaines sociétés comme Apple proposent un chiffrement tel qu'elles ne sont pas en mesure de le déverrouiller, même en cas de requête judiciaire.

Depuis, le programme de collecte des données massif depuis les téléphones portables de la NSA a été considéré comme illégal, donnant de nouveaux arguments aux opposants aux écoutes systématiques de millions de personnes.

Le Washington Post relève que les entreprises high-tech US ont adressé une lettre ouverte au président des Etats-Unis Barack Obama pour l'inciter à rejeter toute proposition visant à affaiblir la sécurité des téléphones portables.

Plus d'une centaine d'entreprises, dont Apple et Google, ainsi que des spécialistes du chiffrement, affirment ainsi qu'"un chiffrement fort est essentiel à la sécurité d'une économie de l'information moderne". Ils mettent en avant le danger que représente l'introduction d'une faiblesse dans la cuirasse et le risque d'exploitation à des fins délictueuses par des hackers ou des services de renseignement étrangers.

Ils soulignent également que le gouvernement US devrait oeuvrer à contribuer aux efforts de chiffrement et non à tenter de les freiner ou de les fragiliser. La bataille des arguments se poursuit donc, en attendant une prise de position du président américain.