Quel avenir pour le fabricant de terminaux et éditeur de plate-forme / services BlackBerry, en pleine réflexion sur la stratégie à adopter pour se relancer ? Si le CEO demande de la patience aux investisseurs afin d'installer l'écosystème et de pouvoir juger sur pièces, ces derniers s'impatientent et s'inquiètent des rumeurs circulant sur les volumes de vente des smartphones BlackBerry.

Bert Nordberg, membre récent du conseil d'administration et qui connaît bien le milieu des télécoms pour avoir été CEO de l'équipementier Ericsson et du fabricant de mobiles Sony Ericsson, donne quelques indications sur les réflexions menées en coulisses.

Pour ce gestionnaire connu pour ne pas hésiter à couper dans les effectifs, BlackBerry peut très bien continuer d'exister sur le marché des smartphones en s'installant sur une niche grâce à son savoir-faire unique dans les communications sécurisées et le hardware orienté vers les mobiles, ce qui en ferait un fabricant à part mais qu'il serait difficile, ou peu rentable, pour un autre acteur de venir concurrencer.

Bert Nordberg souligne cependant que BlackBerry doit d'abord faire un élagage dans ses ressources et activités et remettre en perspective la valeur réelle du groupe par rapport à la perception dégradée qu'en ont les investisseurs et analystes.

"Je pense que BlackBerry peut survivre en tant que société de niche. Mais prendre cette direction impose de décider franchement de devenir une société de niche. Historiquement, BlackBerry a eu de plus grandes ambitions. Mais batailler face à des géants comme Apple, Google et Samsung est très compliqué ", souligne-t-il, reconnaissant indirectement que BlackBerry n'a plus les reins assez solides pour faire front seul et que le marché de l'entreprise reste son principal débouché.

Ces déclarations sont particulièrement éclairantes car Bert Nordberg fait partie du comité spécial chargé d'évaluer les options du groupe canadien. Il a joué un rôle influent dans le choix de Sony Ericsson d'abandonner les mobiles classiques (malgré les gammes Walkman et Cyber-Shot) et de se concentrer sur les smartphones en misant sur Android.

Il souligne que si le choix d'Android était facile pour Sony Ericsson à l'époque, créer une ligne Android chez BlackBerry serait beaucoup plus compliqué. " Le cadre de sécurité de BlackBerry est inscrit dans son software, aussi vous ne pouvez simplement décider de changer un beau jour le système d'exploitation ".