interdiction mobile Les émissions d'ondes électromagnétiques, ou radiofréquences, des téléphones portables, représentent-elles un danger pour la santé ? Faute de preuve définitive sur le long terme, et en attendant les résultats de la grande étude Interphone qui seront publiés cette année, le débat fait rage.

OMS et ministère de la santé prônent une attitude neutre, ( voir notre dossier ) à défaut d'éléments significatifs, tout en recommandant un usage " raisonnable " et la prudence par rapport à une utilisation par les enfants et adolescents, dont l'organisme est plus sensible.

Un appel à la prudence lancé par une vingtaine de scientifiques a relancé le débat mais a surtout rappelé à quel point il est difficile de faire la part des choses, entre inquiétude légitime et catastrophisme annoncé. Pour le docteur Ronald Herberman, responsable de l'institut de recherche contre le cancer de l'Université de Pittsburgh, il existe suffisamment d'éléments à charge contre les mobiles pour en justifier la limitation de l'utilisation.


Les scientifiques sortent de leur réserve
Il a transmis aux 3.000 employés de l'institut un mémo dans lequel il évoque clairement un risque accru de développement d'un cancer en cas d'usage prolongé d'un téléphone portable, prenant ainsi le contre-pied du consensus de neutralité. Son document a été transmis à une vingtaine de scientifiques français, américains et canadiens et reposerait sur de nouvelles données pas encore publiées provenant de plusieurs projets de recherches en cours.

Selon The Guardian, il pourrait s'agir de données préliminaires issues de l'étude Interphone. Le docteur Heberman propose donc un programme en dix points visant à réduire les risques liés à l'utilisation des téléphones portables, selon une approche de type principe de précaution.

Une fois de plus, ces consignes ne sont pas différentes de l'utilisation raisonnable préconisée par les autorités et reprises par l'appel des 20 scientifiques en France: limiter les durées d'appel, utiliser de préférence un kit mains-libres, etc. Rien de nouveau donc, si ce n'est une prise de position affirmée de la part d'une personnalité scientifique.

La question de la réalité de la menace, à savoir le risque d'augmentation du développement d'un cancer lors de l'utilisation prolongée d'un téléphone portable, reste donc entière. Il faut espérer que l'étude Interphone saura faire pencher la balance dans un sens ou un autre, sans quoi le débat risque de durer encore longtemps. A noter que des projets de recherche portant sur le domaine santé et mobiles ont été retenues pour financement par la Fondation Santé et Radiofréquences.
Source : The Guardian