cyberattaque La semaine dernière, la société de sécurité McAfee a publié un rapport selon lequel un " acteur étatique " se cache derrière une vague sans précédent de cyberattaques à visée d'espionnage qui ont touché 72 organisations et gouvernements sur les cinq dernières années.

Si la Chine n'est pas été explicitement citée comme étant à la manœuvre, c'est bien vers elle que les soupçons se tournent. Il faut dire que l'Empire du Milieu fait fréquemment l'objet de telles accusations, dont les plus directes ont été formulées par Google.

Comme à l'accoutumée, la Chine réfute toute implication. Suite au rapport de McAfee, elle a estimé qu'il était " irresponsable de lier la Chine aux pirates de l'Internet ", et d'ajouter que " cela ne tient pas la route ". Une opération de communication qui se poursuit.

Impossible en effet de ne pas faire un rapprochement avec un rapport gouvernemental relayé par l'agence de presse officielle chinoise Xinhua. Cette dernière cite les propos d'un responsable chinois de la sécurité informatique, Zhou Yonglin, selon qui : " la Chine est devenue l'une des plus grandes victimes des cyberattaques au monde, avec des opérateurs Internet chinois et des internautes harcelés à tout moment ".

D'après le rapport chinois, la Chine a subi l'année dernière de l'ordre d'un demi-million d'attaques informatiques ( 493 000 ) avec notamment pour cible près de 10 % des sites du gouvernement de Pékin. Ces attaques, principalement via des chevaux de Troie, proviennent pour 14,7 % d'adresses IP localisées aux États-Unis et pour 8 % en Inde.

Zhou Yonglin reconnaît néanmoins que la " nature ouverte de l'Internet " fait qu'il est difficile de réellement déterminer l'origine des attaques. Une manière d'adoucir le discours via un argument mis en avant quand la Chine se sent accusée :

" Nous ne pouvons pas dire avec certitude que les pirates étaient situés à l'étranger simplement parce que leurs adresses IP étaient localisées dans d'autres pays. De même, nous ne pouvons pas dire que les pirates 'chinois' sont en réalité en Chine simplement parce que leurs adresses IP sont situées en Chine. "

Le responsable chinois a par ailleurs déclaré que la Chine " cherche activement à coopérer " avec d'autres pays pour lutter contre les cyberattaques.