Depuis fin 2014, la loi sur le terrorisme permet de faire fermer administrativement tout site faisant l'apologie du terrorisme sur Internet. Et depuis les attentats de novembre dernier, les demandes de retrait s'accumulent.

La CNIL ne s'attendait pas à voir arriver autant de demandes de retraits et l'OCLCTIC, l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication non plus. C'est l'OCLCTIC qui émet des demandes de blocage administratif des sites jugés litigieux, à caractère terroriste ou pédopornographique, la CNIL jugeant alors de la conformité du blocage en fonction du contenu affiché.

Internet signalement.

En mars dernier, la CNIL a nommé une personne dédiée entièrement à ces tâches de vérification : Alexandre Linden, conseiller honoraire à la Cour de cassation. Ce dernier annonçait ainsi avoir reçu pas moins de 1439 demandes de retrait dont 1286 étaient liées à l'apologie du terrorisme.

L'OCLCTIC a envoyé quelque 312 demandes de blocage de sites dont 68 à caractère terroriste et 855 demandes de déréférencement. Alexandre Linden a précisé toutefois que "les sites les plus largement consultés étaient les sites à caractère pédopornographique."

La CNIL a constaté pour sa part 35 000 tentatives hebdomadaires de connexion aux sites pédopornographiques bloqués contre 500 pour les sites terroristes. Au cours de son exercice, Alexandre Linden n'a eu qu'à refuser un seul dossier de blocage émis par l'OCLCTIC, il s'agissait alors d'un site affichant une photo des victimes du Bataclan après les attentats, une photo que l'OCLCTIC souhaitait retirer de partout y compris d'un site de presse généraliste suisse.