Si l'on détecte régulièrement la présence d'eau sur la planète Mars, c'est avant tout sous forme gelée ou gazeuse. Des indices géologiques suggèrent que de l'eau liquide a pu être présente mais la question de savoir si cette présence s'est jouée sur des temps courts ou longs (et donc peut-être propices à l'émergence d'une forme de vie) reste sujet à débat.

Les chercheurs du Laboratoire de planétologie et de géodynamique de Nantes associés à ceux de l'Institut d'astrophysique spatiale (Paris-Sud), sous l'égide du CNRS, ont analysé et identifié des "couches sédimentaires d'origine lacustre" qui laissent penser que de l'eau liquide a pu exister pendant un temps assez long sur la planète rouge.

Mars Express
Mars Express

Les outils embarqués sur les sondes Mars Express de l'ESA et MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) de la NASA ont permis de constater que le bassin de Hellas, qui est en fait un énorme cratère d'impact contient des couches de roches sédimentaires, et non d'origine volcanique.

Mars humidite

Ces strates sont riches en minéraux argileux qui ne peuvent provenir de coulées de lave mais qui pourraient provenir de "dépôts lacustres ou de plaines alluviales". Pour générer les couches observées de 300 mètres d'épaisseur et de plusieurs kilomètres de long, il a fallu un climat moins froid et plus sec qu'actuellement, et surtout qui s'est maintenu pendant plusieurs millions d'années.

Voilà qui contredit l'hypothèse selon laquelle de l'eau liquide a peut-être existé sur Mars mais dans des conditions et sur des durées en principe incompatibles avec la possibilité d'émergence d'une forme de vie.

Il reste que cet épisode potentiel de présence d'eau liquide prolongée s'est joué il y a bien longtemps il y a 3,8 milliards d'années. Malgré tout, la découverte de ces roches sédimentaires, documentée dans un article publié dans le Journal of Geophysical Research-Planets, constitue un point de départ pour de prochaines missions d'analyse par des rovers.

Source : CNRS