Dans la lignée de Spotify, Deezer a décidé d'apposer des limites pour son modèle d'écoute gratuite de titres musicaux en streaming. Cette écoute gratuite ne peut ainsi plus dépasser cinq heures par mois. Notamment grâce à Orange, le service revendique 1,2 million d'abonnés payants. Un volume qui devrait donc croître avec les nouvelles limitations.

L'Adami voit toutefois en la stratégie de Deezer une opération dictée par l'exigence des producteurs. Depuis de nombreux mois, les producteurs pointent en effet du doigt le modèle du streaming gratuit et des revenus publicitaires qui ne seraient pas à la hauteur.

Selon le Snep, ces revenus publicitaires ont été de 3,1 millions d'euros au premier trimestre 2011 en France. Moins que ceux générés par les abonnements qui ont le vent en poupe et qui constituent la deuxième source de revenus ( 5,9 M€ ) pour le marché numérique de la musique, derrière les téléchargements ( 13,5 M€ ).

Pour l'Adami, les producteurs se " trompent de modèle économique ", le streaming gratuit étant assimilé à la radio de demain : " imaginez qu'on limite l'écoute de la radio à quelques heures par mois. Les ventes de disques s'en trouveraient elles dopées ? " Un choix qui conduira à l'avènement d'une " licence globale privative ", autrement dit sous le contrôle des producteurs, et qui " ouvre la porte à la concentration et nuit à la diversité ".

L'Adami milite pour sa part en faveur d'une gestion collective des droits musicaux sur Internet. Un partage équitable entre les producteurs ( qui ne dicteraient plus leurs lois ) et les artistes avec des revenus prélevés à la source après diffusion.


Même critique pour le modèle iTunes in the Cloud
Ces dernières heures ont aussi été marquées par la présentation par Steve Jobs de l'iCloud d'Apple. Ce nuage de synchronisation des données pour les appareils de la firme à la pomme ( voire les PC pour certaines données ) a un pendant réservé à la musique via iTunes in the cloud et iTunes Match. Pas de streaming comme pressenti mais du téléchargement.

iTunes in the Cloud permet de télécharger la musique iTunes déjà ou nouvellement achetée sur tous les appareils iOS et ce gratuitement. Avec iTunes Match, qui sera disponible cet automne pour 24,99 $ par an uniquement aux États-Unis, les morceaux non achetés via iTunes sont remplacés par des fichiers AAC 256 kbps sans DRM pour être téléchargés ( dans la mesure où ils font aussi partie du catalogue iTunes Store ).

Un modèle visiblement encore trop fermé sous la houlette d'Apple pour l'Adami dont l'un des responsables a déclaré : " on va pas ressortir le même communiqué deux fois dans la même journée ", en faisant allusion au communiqué publié pour Deezer.