Defense Distributed n'est décidément pas prête à faire taire la polémique. Il y a quelques mois la firme se présentait comme la première à proposer des chargeurs et des pièces d'arme à feu imprimées en 3D. La firme était également à l'origine de la diffusion des premiers plans permettant d'imprimer soi-même son propre Liberator, un pistolet tout en plastique.

Désormais, la firme va plus loin, et troque l'impression plastique pour une autre technologie en proposant à la précommande le Ghost Gunner, une version miniaturisée, autonome, et finalement abordable de machine de fraisage à commande numérique.

Là ou l'impression 3D mise sur le dépôt progressif de matière plastique en couches, les superposant pour obtenir du relief, le Ghost Gunner part d'un bloc d'aluminium qui est creusé et taillé pour en faire sortir la pièce finale.

Le Ghost Gunner est présenté comme compact, autonome et s'adresse à toute personne ne possédant aucune compétence en armurerie, il permet de produire des parties basses d'AR 15 ( la version civile du M16 de l'armée US), celles qui abritent le mécanisme de tir ( bloc détente, sélecteur de tir, verrou de chargeur, tube de crosse, poignée ), le tout de façon totalement légale malgré le fait que les lower receivers créés ne disposent d'aucun numéro de série.

  

Cette technique de production n'a rien de véritablement nouveau, mais la miniaturisation et la démocratisation visée par le cout affiché par Defense Distributed la rendent unique et intéressante. L'unité de production est ainsi proposée à 1200 $. Elle se base sur un contrôleur Arduino et une unité de fraisage développée sur mesure.

La démocratisation de ce type d'engin pourrait poser problème. En effet, s'il n'est pas légal aux USA de vendre ces parties de fusil sans licence, il n'est pas interdit d'en fabriquer soi-même.

Le discours de Cody Wilson, fondateur de Defense Distributed, ne s'émousse pas malgré les différents revers, pour lui, la technologie doit permettre à chacun de se créer un fusil d'assaut en quelques clics s'il le souhaite. Il évoque également comment la technologie peut contourner la question des réglementations en se voulant innovante.

Ghost Gunner 1  Si le Liberator, le pistolet en plastique imprimé affichait des performances médiocres, que dire de ces pièces d'arme à feu identiques à celles produites par les fabricants d'armes ? ( Cela fait plusieurs années que les corps des AR15 et M16 sont usinés depuis des blocs d'aluminium aéronautique forgés ). Bien entendu, il faudra beaucoup d'autres pièces pour obtenir un fusil d'assaut capable de tirer, mais une très grande partie des pièces manquantes se trouve justement en dehors d'une grande partie des réglementations aux USA.

Le Ghost Gunner s'annonce déjà Open Source, et permettra d'usiner n'importe quelle pièce du moment qu'elle a été modélisée depuis le SDK proposé par Defense Distributed. Ce type de machine pourrait en outre se présenter comme un complément à l'impression 3D au plastique avant que l'impression 3D au métal ne se démocratise.

Source : Extreme Tech