Cela fait plusieurs années que la manoeuvre était attendue, et c'est aujourd'hui officiel : le gouvernement chinois a attribué les licences 3G aux opérateurs du pays, permettant le déploiement de réseaux mobiles haut débit.

Et comme prévu, le ministère de l'Industrie et des technologies de l'information autorise l'usage des trois grandes normes 3G : WCDMA européen, CDMA2000 américain et TD-SCDMA chinois. Pour faire taire les critiques et ne pas pénaliser les investissements étrangers, le gouvernement chinois avait promis un libre accès aux standards occidentaux, malgré le fait que cela représente des royalties à verser aux sociétés étrangères, contrairement au standard développé localement.

Comme prévu également, l'opérateur China Mobile dispose d'une licence TD-SCDMA tandis que China Unicom se tournera vers le WCDMA et China Telecom vers le CDMA2000. Ce découpage laisse de belles opportunités pour les équipementiers occidentaux comme Alcatel-Lucent, Ericsson ou Nokia Siemens Networks.


La Chine entre dans le grand bain de la 3G
Mais les équipementiers chinois Huawei Technologies et ZTE devraient être les principaux bénéficiaires de cette nouvelle donne, alors que le marché mobile chinois représente pas moins de 634 millions d'abonnés depuis la fin du mois de novembre 2008.

Ce sont des dizaines de milliards d'euros qui vont être désormais investis dans la création des réseaux mobiles 3G chinois et cet énorme chantier est vu par la Chine comme un moyen de résister à la crise économique, comme d'autres vont lancer de grands projets de construction d'infrastructures.

Après plusieurs années de retard, le temps de laisser la norme TD-SCDMA gagner en maturité, la Chine s'ouvre enfin à la 3G, avec son propre standard en bonne place. Il reste à voir si ce dernier pourra soutenir la comparaison en termes de fiabilité avec ses cousins occidentaux, rodés depuis plusieurs années.

N'oublions pas également que les travaux sur l'après-3G sont déjà bien avancés chez China Mobile, ce qui pourrait permettre au pays de rattraper rapidement son retard en matière de réseaux mobiles très haut débit par rapport aux pays occidentaux.