IBM Décidément, tous les indicateurs semblent passer au vert pour IBM. Big Blue vient de terminer sur un trimestre fiscal très sain pour ses finances (2,8 milliards de dollars de bénéfice) et est désormais premier mondial, en chiffre d'affaires, dans le secteur des serveurs. L'avenir aussi semble bon puisque son architecture POWER 7 est attendue de pied ferme.

Il y a quelques semaines, nous prenions connaissance du TOP500 :  les superordinateurs civils les plus puissants connus. Seul Hewlett Packard semblait pouvoir concurrencer le géant mais reste cependant en retrait : 209 des 500 machines les plus puissantes du monde étaient marquées du sceau IBM en juin, contre 183 pour HP. Le numéro trois est Dell avec... 25 machines et 5 % de parts. Si l'architecture POWER d'IBM n'est majoritaire que sur 13,6 % de ces superordinateurs, contre 71,2 % pour l'Intel EM64T - essentiellement des Xeon -, IBM est le constructeur des machines les plus puissantes.

Avec près de 42 % de parts du marché, IBM détient près de 48 % de la performance globale du top. HP est quant à lui beaucoup moins impressionnant : avec 36,6 % de parts, il ne fournit que 22,4 % de la puissance de ces supercalculateurs. Les Intel EM64T ne représentent quant à eux que 46,8 % de la puissance globale, contre 33 % pour les POWER d'IBM, pourtant près de cinq fois moins présent. Enfin, les trois premières places du TOP sont occupées par des machines IBM. La firme réussit même à placer dix de ses supercalculateurs dans le TOP20.


Une domination accentuée dans le Green500
IBM_Roadrunner_supercomputer Ces quelques chiffres démontrent bien l'efficacité actuelle des processeurs haut de gamme IBM. Mais il y a un domaine où le géant fait encore plus fort : celui de la performance par Watt. On peut clairement parler de déferlante. Big Blue démontre que la haute performance n'est pas incompatible avec une " faible " consommation. Green500 repose sur le même principe que le TOP500, si ce n'est que la liste est effectuée selon les performances par Watt. Dans la troisième édition, récemment publiée, on s'aperçoit qu'IBM ne rafle pas moins de 45 des 50 premières places.

Le seul concurrent qui émerge vaguement est SGI avec son Altix ICE 8200EX, pointant à la 17ème place du Green500 - 240 MFLOPS par Watt - et à la dixième place du TOP500. De la quatrième à la quinzième place, un seul modèle : le BlueGene/P d'IBM avec des versions obtenant de jolis scores allant de 357 à 371 MFLOPS/W. Il y a parmi ceux-là trois ordinateurs dans le TOP10, dont l'IDRIS français (numéro 9) du CNRS.

Les deux superordinateurs les plus efficaces sont des BladeCenter QS22, avec 488MFLOPS/W mais ne pointant qu'aux 324 et 466ème places du TOP500. L'actuel premier du TOP500, baptisé Roadrunner, avec une puissance totale de plus de 1 PétaFLOPS, est troisième de ce Green500 avec 437 MFLOPS/W. Autre donnée qui ne manque pas d'intérêt : ces trois ordinateurs utilisent l'architecture PowerXCell, c'est à dire le même processeur que celui présent dans la Playstation 3. Or si les deux premiers du Green500 n'utilisent que des Cell, le Roadrunner est doté pour sa part de près de 13 000 Cell et d'environ 6 500 Opteron Dual-Core d'AMD. Cela explique peut-être des résultats légèrement en retrait face aux premiers QS22 mais dénote toutefois d'une bonne performance énergétique de ces processeurs AMD.

Rappelons enfin qu'IBM avait annoncé amorcer la gravure en 32 nm avec des performances plus élevées et une consommation encore réduite. Le PowerXCell ne consommerait déjà qu'environ 15 Watts maximum par coeur - soit tout de même 120 Watts pour ses 8 coeurs, ce qui reste un très bon score pour un processeur d'une telle capacité. IBM ne devrait donc pas quitter les premières places de ce Green500 de sitôt, surtout que le POWER 7, qui profitera vraisemblablement des avancées du Cell, devrait arriver dans moins de deux ans maintenant.
Source : ITWire