La Haute Autorité n'aura peut-être pas à déployer des efforts de communication outranciers. Le président de la Société Civile des Producteurs Phonographiques ( SCPP ), nul autre que le PDG d'Universal Music France alias Pascal Nègre, estime en effet que le réseau social Facebook prêchera d'une certaine manière la bonne parole en devenant la caisse de résonance des premiers e-mails d'avertissement. Ces mêmes e-mails qui devraient commencer à être diffusés à la rentrée de septembre.

Lors de la conférence annuelle de la SCPP, Pascal Nègre a confié à quelques journalistes présents que les fameux e-mails d'avertissement connaîtront une grande popularité sur Facebook et seront ainsi massivement relayés auprès des internautes, contribuant de la sorte à un effort de sensibilisation contre le téléchargement illégal.

Parlant des premiers destinataires de ces e-mails, Pascal Nègre a indiqué qu'ils s'empresseront de les publier sur leur mur Facebook et leurs " 1 000 ou 1 500 amis seront au courant, ils informeront à leur tour 1 500 amis. Ce sera dans le quotidien des Français ". Des propos rapportés par Marie-Catherine Beuth sur un blog du Figaro. Pascal Nègre n'a peut être pas pensé que Facebook pourrait aussi servir de média anti-Hadopi avec le cas échéant quelques bonnes recettes pour passer entre les mailles de la riposte graduée. Une autre forme de sensibilisation.

La SCPP fait partie des organismes qui représentent les ayants droit et qui ont reçu de la part de la CNIL le feu vert pour procéder à la collecte d'adresse IP sur les réseaux P2P. La société Trident Media Guard se chargera de la récupération des ces IP prises en flagrant délit de téléchargement illégal avec plusieurs éléments constitutifs de l'infraction afin de s'assurer que ledit téléchargement a bien été amorcé.

TMG fera son rapport à la SCPP et sous le contrôle d'agents assermentés, tout sera transmis à la Haute Autorité qui fera le nécessaire afin que les FAI révèlent l'identité de l'abonné Internet et que les missives d'avertissement puissent partir. Point intéressant, selon les informations de notre confrère 01net, TMG écartera du flashage les adresses IP des entreprises... Quant aux IP à l'origine de nombreux téléchargements illégaux ( un millier ), ce sera directement l'action en justice, sans e-mail d'avertissement.

Pour confondre les adeptes du téléchargement illégal, l'Associated Press indique que la SCPP a mis à disposition de TMG une base de données de 5 000 titres musicaux à surveiller. Des standards auxquels seront prochainement ajoutées des nouveautés qui seront fréquemment réactualisées et porteront le total d'œuvres musicales surveillées à 10 000. Un même procédé sera appliqué pour les œuvres cinématographiques, soit une centaine de fichiers.

Pascal Nègre paraît en tout cas plutôt confiant et clame que l'effet Hadopi marche déjà en prenant pour témoins une " augmentation des ventes de disques physiques " et un " emballement des ventes numériques ".