Le contexte est peut-être passablement tendu dans le secteur high-tech entre les Etats-Unis et la Chine, chacun s'accusant d'espionner l'autre, mais il est des combats qui nécessitent des prises de position pas toujours orthodoxes.

Intel Atom Bay Trail  Et dans celui qu'il mène pour faire tomber la forteresse ARM dans l'industrie mobile et positionner son architecture x86 comme une nouvelle référence dans les processeurs mobiles, le groupe Intel utilise toutes ses cartes en main.

Faute d'intéresser sérieusement les grandes marques d'électronique, c'est vers l'imposant marché chinois que s'est concentré le géant américain en faisant des efforts sur les prix de ses puces et en proposant des incitations aux fabricants se tournant vers ses processeurs.

Le marché des tablettes tactiles constitue le fer de lance de son offensive et Intel s'est fixé le cap des 40 millions de processeurs pour tablettes écoulés en 2014 dont il reste à vérifier s'il pourra effectivement l'atteindre.

Pour y parvenir, le géant américain a commencé à collaborer avec des groupes chinois pour co-développer de nouveaux processeurs mobiles d'entrée de gamme. Il y a déjà un partenariat en cours avec RockChip sur la gamme de processeurs SoFIA tandis que les analystes suspectaient une alliance à venir avec un autre groupe chinois, Spreadtrum.

Intel Atom Z2580 logo  C'est chose officialisée puisque Intel vient d'annoncer qu'il allait investir pas moins de 1,5 milliard de dollars et prendre 20% de contrôle dans Spreadtrum et RDA Microelectronics, pourtant affiliés au gouvernement chinois et concurrents faibles mais directs du spécialiste et leader américain Qualcomm.

Cette modification des forces en présence intervient à l'occasion d'un accord avec Tsinghua Unigroup, l'entité qui supervise les deux fabricants de puces chinois.

Intel obtiendra un accès facilité au marché chinois pour écouler ses puces mais il fournira en contrepartie des technologies et des investissements aux groupes chinois qui rêvent de prendre des parts de marché à l'international.

Un tel accord pourrait aussi mettre le groupe américain à l'abri des tracasseries administratives que connaissent ses concurrents, Qualcomm en tête, tout en préparant un rayonnement plus large pour les entreprises chinoises, surtout présentes sur leur marché local du côté de l'entrée de gamme.

Source : Re/code