Si nous sommes aujourd'hui capables de concevoir des robots de plus en plus perfectionnés, les contrôler par la pensée n'est pas encore une chose facile, du moins pas aussi facile que de contrôler nos membres de façon naturelle.

Au coeur du problème, le développement d'interfaces permettant de relier l'homme à une machine. Ou plutôt, lier une machine à un cerveau humain. interface neuronale  

Dans ce domaine, les scientifiques de Duke avaient déjà présenté leurs dernières avancées en février dernier. Leur interface avait alors permis à un singe rhésus de contrôler avec succès un bras robotique à plus de 11 000 km de distance.

Aujourd'hui, l'expérience vient de gagner en complexité puisqu'ils ont réussi à faire contrôler non plus un, mais deux bras robotisés à distance par un singe de laboratoire, grâce à une interface directement connectée au cerveau de ce dernier.

Des implants placés dans le cerveau du singe surveillait ainsi environ 500 neurones pour en repérer les signaux électriques. Après un peu d'entraînement, le singe mis devant une vidéo était capable de réaliser quelques déplacements simples des deux bras robotisés en simultanée.

L'expérience est une simple évolution de la précédente déjà couronnée de succès, mais elle démontre comment les interfaces neuronales relativement simples pourraient permettre à des amputés de mieux prendre le contrôle de prothèses bioniques à l'avenir. En étendant ces interfaces sur des zones plus grandes du cerveau, il serait envisageable de permettre à des paralysés de redevenir mobiles et totalement autonomes grâce à des exosquelettes porteurs. Malheureusement, l'expérimentation humaine n'est pas encore à l'ordre du jour et ce type d'interface fait face à un problème conséquent : sa durée dans le temps. Seules les nanotechnologies pourraient actuellement présenter une alternative durable à ces interfaces puisque les sondes dans leurs tailles actuelles se veulent trop invasives pour que le cerveau ne les accepte dans la durée, du tissu cicatriciel se formant autour de ces connexions finissant par bloquer les signaux dans le temps.

Source : The Verge