Après PayPal, d'autres membres fondateurs de l'association Libra sont sur le départ. Une série de retraits qui concerne encore une fois - et principalement - les services de paiements avec Visa, Mastercard, Stripe et Mercado Pago, ainsi qu'un acteur de la vente en ligne avec eBay.

Quand Facebook avait dévoilé en juin son projet de cryptomonnaie Libra, l'association basée en Suisse pour notamment superviser la technologie de type " blockchain " - non publique - comptait en tout 28 membres, dont Facebook avec sa filiale Calibra. Ils sont désormais en passe d'être 23.

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L'ambition affichée était d'avoir une centaine de membres dès l'année prochaine pour le lancement de la Libra. Les membres fondateurs de l'association opèrent la coordination des nœuds de validation et gèrent la réserve (un panier de devises et d'actifs) pour préserver sa valeur. Ils investissent au moins 10 millions de dollars.

Dans un communiqué repris par Reuters, Visa déclare : " Visa a décidé de ne pas rejoindre l'association Libra à ce stade. " Pour autant, la porte n'est pas complètement fermée. " Nous allons continuer notre évaluation et notre décision finale sera prise en fonction d'un certain nombre de facteurs, y compris la capacité de l'association à répondre pleinement à toutes les attentes réglementaires requises. "

La pression des autorités sur le projet Libra est forte et les spécialistes du paiement y sont manifestement particulièrement sensibles. Ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire a indiqué que la France refusait d'autoriser le développement de la Libra sur sol européen.

Le ministre a mis en balance la souveraineté monétaire des États, ainsi que les risques de blanchiment ou d'utilisation pour le financement du terrorisme.

Évoquant la décision de Visa et Mastercard, David Marcus, cocréateur de Libra et responsable de Calibra pour Facebook, écrit : " La pression a été intense et je respecte leur décision d'attendre jusqu'à ce que la réglementation soit claire pour que Libra aille de l'avant. " Il reconnaît que ce n'est pas une bonne nouvelle mais seulement à court terme.

Dans une tribune dans les Échos, Xavier Niel, vice-président du conseil d'administration d'Iliad et directeur général délégué à la stratégie du groupe qui est un membre fondateur de l'association Libra, a pris la défense de cette cryptomonnaie - qui n'est pas celle de Facebook - dans le cadre d'un projet qu'il qualifie de " fiable, constructif, exigeant et conforme aux intérêts " de la France.