En se prononçant favorablement sur l'entrée d'un quatrième opérateur mobile sur le marché français, bien que les conditions ne soient pas optimales, avec une tranche de seulement 5 MHz réservée à un nouvel entrant, le gouvernement prépare la modification du paysage des télécommunications.

Ce choix ne fait évidemment pas les affaires des trois opérateurs historiques, même s'ils auront la possibilité de mettre la main sur deux lots de 5 MHz ( ce qui signifie qu'il n'y en aura pas pour tout le monde ) et plusieurs syndicats ont dénoncé par avance les conditions avantageuses auxquelles pourrait avoir droit un nouvel acteur.

De l'autre côté, Free se déclare forcément ravi de cette orientation. Mais il n'est pas seul : les opérateurs virtuels ( ou MVNO ) sont également favorables à l'arrivée d'un nouvel opérateur qui pourrait stimuler le secteur. Ceux-ci ne représentent en effet que 5% du marché, avec peu de possibilités de croissance, ce qu'a déjà dénoncé le Conseil de la Concurrence en 2008.


Stratégie de séduction chez Free
Et Free annonce déjà la couleur, selon les propos de Maxime Lombardini, directeur général de Free, repris par l' AFP :

" Si d'aventure, nous étions le quatrième opérateur, nous serions très heureux d'accueillir [les MVNO] dans des conditions plus favorables que le font les opérateurs mobiles aujourd'hui. "

Cela peut être vu comme une façon de préparer le terrain et de s'assurer le soutien des opérateurs virtuels dans le processus d'enchères que doit mettre en place rapidement l' Arcep, le régulateur français des télécommunications.

Toutefois, certains tempèrent l'influence des effets d'un nouvel entrant. Pour Grégory Gosset, directeur général de Tele2 Mobile :

" Pour la concurrence sur le marché, avoir quatre acteurs au lieu de trois, a priori sur le long terme c'est une bonne décision. Cela va stimuler la concurrence au profit du consommateur final, il y aura une baisse des prix inéluctable, mais ça ne sera vrai que d'ici deux ans et demi à trois ans. "

La France, avec ses trois opérateurs mobiles, fait figure d'exception alors que ses voisins européens comptent quatre à cinq opérateurs. Il reste maintenant à débattre des conditions d'accès au marché du nouvel entrant, afin de déterminer s'il pourra vraiment jouer le rôle de stimulant que beaucoup espèrent.

Source : AFP