Touché par la crise économique mondiale de 2008-2009, le jeune marché du M2M ( Machine to Machine ) a connu un coup de frein l'an dernier mais devrait se reprendre en 2010. Plusieurs secteurs ne demandent en effet qu'à faire aux machines connectées dans les années à venir.

Le cabinet d'études Juniper Research prévoit ainsi que l'on comptera 412 millions d'équipements M2M d'ici 2014, répartis en plusieurs catégories : les compteurs intelligents ( smart metering ), les bâtiments connectés ( systèmes de surveillance à distance, par exemple ), la télématique commerciale ( péage automatique, par exemple ) et les systèmes de paiement.

Les analystes estiment que tous ces secteurs vont globalement croître en volume et en valeur, tandis que le M2M appliqué aux systèmes d' e-Santé ( monitoring ) commencera à se développer franchement à partir de 2012.


Le smart metering, pierre angulaire du M2M
A court terme, c'est le domaine des compteurs intelligents qui va porter le gros de la croissance du marché du M2M. Nombre de gouvernements encouragent en effet l'utilisation de compteurs communicants dans l'espoir de réduire les émissions carbonées par une gestion plus fine de l'équilibre entre l'offre et la demande en énergie, organisée en temps réel, malgré le frein actuel de la crainte de collecte de données relatives à la vie privée à l'insu des utilisateurs.

Cependant, à plus long terme, ce sont les services liés à l' e-Santé qui représentent le plus fort potentiel de revenus. Par ailleurs, le rapport de Juniper Research met en valeur le rôle des opérateurs mobiles, attirés par cette opportunité alors que leur coeur de métier ( la téléphonie mobile ) est confronté à la saturation des marchés.

Les opérateurs vont donc chercher à investir sur le secteur du M2M et s'associer avec les intégrateurs et fournisseurs M2M pour réaliser les économies d'échelle nécessaires, d'autant plus que l' ARPU ( revenu moyen obtenu par client ) du M2M est plus faible que celui de la téléphonie mobile et des produits connectés.

D'autre part, hormis quelques applications spécifiques, le M2M ne nécessite pas de haut débit mobile  ( 3G ) et ne constitue par un risque de saturation des réseaux, ce qui peut aussi avoir son avantage dans la stratégie des opérateurs.

En revanche, ils attendent beaucoup des directives et mesures de régulation concernant les compteurs intelligents, notamment en Europe, qui devraient permettre de développer très rapidement cette activité une fois que le cadre sera en place.