Dans le cadre d'une procédure au long cours, la justice néo-zélandaise avait donné fin 2015 son feu vert pour l'extradition vers les États-Unis de Kim Dotcom, le fondateur de Megaupload, ainsi que trois de ses collaborateurs pour ce site fermé en janvier 2012 par la justice américaine.

Après examen, la Haute Cour de Nouvelle-Zélande a validé cette extradition. Une décision qualifiée " d'extrêmement décevante " par un avocat de Kim Dotcom. La bataille juridique va néanmoins se poursuivre avec un recours qui va être formé auprès de la Cour d'appel de Nouvelle-Zélande. Le cas échéant, ce sera la Cour Suprême.

Sur Twitter, Kim Dotcom - qui est de nationalité germano-finlandaise et réside en Nouvelle-Zélande - dénonce une décision politique. Si la Haute Cour a estimé qu'il y avait suffisamment d'éléments pour autoriser son extradition, il souligne avoir gagné le principal argument. Dans sa décision, elle retient en effet que " la communication en ligne et au public d'œuvres protégées par le droit d'auteur n'est pas une infraction pénale en Nouvelle-Zélande. "

Kim Dotcom, Finn Batato, Mathias Ortmann et Bram van der Kolk sont accusés par les autorités américaines d'avoir amassé 175 millions de dollars en copiant et distribuant illégalement des contenus protégés via Megaupload. Les ayants droit (film, musique et autres) évaluent le préjudice à 500 millions de dollars. Inculpé de conspiration de racket, violation de droits d'auteur et blanchiment d'argent, Kim Dotcom - qui est considéré comme le principal instigateur - encourt une peine de 20 ans de prison aux États-Unis.

Lancé en mars 2005, Megaupload (téléchargement direct) disposait de 150 millions d'utilisateurs enregistrés et jusqu'à 50 millions de visiteurs uniques par jour. Kim Dotcom a défendu une position de simple hébergeur de fichiers.

Après avoir renoncé à un procès en extradition aux Pays-Bas, un ancien développeur de Megaupload avait plaidé coupable aux États-Unis début 2015. Il avait écopé d'une peine de prison d'un an et avait reconnu être au courant du caractère illégal de certains contenus sur Megaupload. Il avait lui-même téléchargé de tels contenus.