Les conséquences des écoutes sauvages de la NSA sont encore à déterminer mais elles pourraient coûter cher à l'économie américaine et les sociétés high-tech US se mobilisent pour tenter d'obtenir des mesures d'encadrement plus strictes des activités des services de renseignement et essayer de restaurer une confiance qui risque de faire défaut un moment parmi les clients.

Et il reste sans doute quelques secrets inavouables qui traînent dans les placards, à l'image de la révélation par Reuters d'une entente à 10 millions de dollars entre la NSA et la société RSA Security (filiale d'EMC) pour utiliser le générateur de nombres aléatoires BSafe, utilisé dans les produits de sécurité mais facile à contourner pour les services de renseignement.

F-Secure-logo  RSA a bien aussitôt démenti l'information mais les soupçons demeurent et sont même suffisamment forts pour conduire à des réactions marquées. Mikko Hypponen, expert en sécurité et directeur de recherches au sein de l'éditeur F-Secure, a décidé de boycotter la prochaine RSA Conference de San Francisco en février prochain et durant laquelle il devait faire une intervention dont le titre, ironiquement, était "les gouvernements en tant que créateurs de malwares".

Miko Hypponen est déjà intervenu dans diverses conférences organisées par RSA Security mais le fait que l'entreprise n'ait pas spécifiquement démenti l'accord avec la NSA à 10 millions de dollars évoqué par Reuters le conduit à refuser de participer à l'événement.

Il indique ne pas s'attendre à ce que cela perturbe le déroulement d'un événement rondement mené ni espérer d'autres désistements, alors que la plupart des intervenants sont nord-américains : " les opérations de surveillance des agences de renseignement US sont dirigées contre les étrangers. Je suis l'un de ces étrangers. Et j'interromps mon soutien à votre événement", indique-t-il dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants de RSA Security et d'EMC.

Source : F-Secure