interdiction mobile Les émissions de rayonnements électromagnétiques par les téléphones portables ( et par extension les antennes-relais ) contribuent-elles à augmenter le risque de développement d'une tumeur lors d'une exposition régulière et prolongée sur plusieurs années ?

Cette épineuse question fait d'autant plus débat que les diverses études menées fournissent des résultats divergents, de sorte que chaque camp peut faire jouer la caution scientifique pour valider ses arguments. Officiellement, du point de vue de l' OMS ( repris par le Ministère de la Santé français ), les radiofréquences ne présentent pas de danger pour la santé.

Pourtant, plusieurs scientifiques, en France et ailleurs, ont lancé des mises en garde cette année, suggérant la possibilité d'une nocivité et prônant la mise en avant du fameux principe de précaution. Certains reconnaissent que leur prise de position ne dépend pas d'éléments nouveaux mais d'un faisceau de présomptions tandis que d'autres évoquent des données préliminaires " pas encore publiées ".

Une étude particulière est très attendue pour tenter de trancher la question. Par son ampleur ( elle a été menée dans 13 pays ) et son spectre d'investigation sur une large plage de temps, elle pourrait permettre de faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre.


Interphone : vers des réponses ?
Cette étude se nomme Interphone et devait être publiée en 2008. Elisabeth Cardis, sa coordinatrice, vient d'annoncer que sa conclusion interviendrait d'ici quelques semaines et que sa publication interviendrait probablement en 2009.

Lancée en 1999, elle a déjà avancé quelques résultats préliminaires. Elle a évoqué notamment la possibilité d'une augmentation du risque d'apparition de gliome ( tumeur cérébrale ) du côté de la tête sur lequel le téléphone est appliqué dans des cas d'utilisation supérieure à 10 ans.

Pourtant, si le résultat semble être inquiétant, les données peinent à établir un lien de cause à effet direct. Autrement dit, ces tumeurs pourraient apparaître du fait de l'usage d'un téléphone portable...ou d'une ( ou plusieurs ) autre cause.

Parmi les autres tumeurs cérébrales, seul le neurinome de l'acoustique ( tumeur bénigne du nerf auditif ) reste un candidat potentiel pour des durées d'utilisation du mobile supérieures à 10 ans. Mais là encore, il va être nécessaire de croiser les résultats des différents pays pour en avoir la confirmation.

Face à la difficulté de la mise en évidence d'un lien causal, l'étude Interphone pourrait bien ne pas apporter les preuves tangibles attendues mais plutôt fournir de nouvelles pistes pour des investigations futures plus poussées.