Avec l'annonce de l' iPhone 4S, l'opérateur Sprint devient le troisième opérateur US, après AT&T et Verizon Wireless, à pouvoir distribuer le terminal d' Apple. L'initiative a été accueillie diversement car si elle devrait permettre de gagner de nouveaux clients mobiles ( d'autant plus que Sprint est le seul à proposer encore des forfaits data illimités ), le coût de la distribution et des subventions allouées semble être très élevé et va peser sur les résultats pendant plusieurs années.

Le directeur financier de Sprint, Joseph Euteneuer, a donc tenté de rassurer les analystes financiers sur l'importance de pouvoir distribuer l' iPhone 4S. Mais sa mission fut aussi de faire passer un autre message important : Sprint compte lancer un réseau LTE ( Long Term Evolution ) d'ici mi-2012.

Il serait ainsi le troisième gros opérateur US à proposer un réseau utilisant cette technologie mobile, alors qu'il est déjà engagé dans une coentreprise pour soutenir un réseau WiMAX national avec Clearwire. L'opérateur prévoit d'ailleurs de se désengager progressivement de ce pacte, ce qui devrait le conduire à ne plus distribuer de terminaux WiMAX d'ici un an.


De WiMAX à LTE

D'ici fin 2012, les trois principaux opérateurs mobiles américains pourraient donc exploiter la même technologie pour le très haut débit mobile ( même si cela ne veut pas forcément dire que les terminaux seront compatibles avec l'ensemble des réseaux, au moins dans un premier temps ).

Mais pour mener à bien cette migration du CDMA vers LTE, Sprint va avoir besoin de solides investissements pour créer son infrastructure. Et c'est là que le bât blesse pour les analystes. L'opérateur perd régulièrement des abonnés et son modèle économique s'avère pour le moins compliqué  à stabiliser.

Sprint a déjà signé un accord avec LightSquared, de 9 milliards de dollars, pour mettre en place un réseau LTE national dont il pourra exploiter une partie des capacités à un prix préférentiel mais le flou demeure sur la capacité de l'opérateur de mener à bien l'ensemble des ses projets et sur ses objectifs financiers intermédiaires.

C'est bien là ce qui inquiète les analystes et les investisseurs, alors qu'il y a déjà le gros problème de la fusion entre AT&T et T-Mobile USA qui, s'il est finalement validé, va créer deux géants télécoms sur le marché US, laissant Verizon à la remorque en terme de poids économique.

Cela fait beaucoup d'incertitudes sur les épaules d'un seul opérateur et les investissements pourraient tarder à venir, faute d'une ligne claire, sans compter une dette qui continue de se creuser.

Source : Bloomberg