Dans un marché de la téléphonie mobile passé à quatre acteurs pour empêcher une nouvelle entente entre opérateurs et redynamiser le secteur, les effets sont allés au-delà des attentes alors que le trafic data augmente rapidement, mettant la pression pour assurer les investissements nécessaires.

C'est pourtant bien un retrour à un marché à trois opérateurs que prône le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, considérant que la pression de concurrence est trop forte avec quatre acteurs sur le marché, ce qui freine leurs capacités d'investissement.

Et pour le ministre, qui a déjà appelé Bouygues Telecom à se rapprocher d'un partenaire, c'est la seule voie à suivre : "nous y arriverons, nous ferons trois opérateurs capables d'investir, qui cessent de détruire de l'emploi, de s'entretuer - et pas seulement dans les colonnes des journaux mais également dans des batailles spéculatives - pour enfin construire avec l'Etat une stratégie de révolution numérique".

Le retour de l'Etat comme décideur de la stratégie télécom en relais des régulateurs est l'une des idées avancées par le ministre depuis 2012 et explique sa volonté de brider un pouvoir de l'Arcep jugé trop étendu en la matière.

Et tant pis pour les risques de collusion entre pouvoir politique et capitaines d'industrie, ce que doivent justement prévenir les autorités indépendantes : "vous le savez le marché est libre, les conseils d'administration sont libres, l'Etat aussi, mais il prend ses responsabilités et il dit ses préférences".

En restant actionnaire à 27% du groupe Orange, l'Etat a justement des moyens de peser et d'influer sur le marché pour parvenir à ses fins, entretenant cependant le double discours entre Etat simple actionnaire de l'opérateur et Etat décideur grâce à l''outil" Orange.

Source : Reuters