Le secteur télécom européen, fragilisé par des causes structurelles et conjoncturelles, fait l'objet de l'intérêt de grands groupes étrangers. Les opérateurs européens se plaignent régulièrement des difficultés réglementaires qui freinent les acquisitions entre opérateurs et de diverses contraintes qui les empêchent d'être aussi offensifs que d'autres grands opérateurs sur d'autres continents.

Le journal Les Echos note que les opérateurs US ont les yeux fixés sur certaines filiales des opérateurs européens, avec notamment Verizon qui envisagerait de récupérer la participation de 45% de Vodafone dans sa filiale ou AT&T qui aurait eu des vues sur 30% de contrôle sur l'opérateur espagnol Telefonica.

Les équipementiers télécom Nokia Siemens Networks et Alcatel-Lucent ont également du mal à faire face aux pressions du marché et à la concurrence des acteurs chinois, ce qui ne les met pas à l'abri d'une tentative de prise de contrôle qu'ils auront du mal à refuser.

Europe logo pro  Enfin, même chez les fabricants de terminaux, un rachat n'est pas à exclure avec le cas de Nokia et les rumeurs concernant une acquisition par Huawei ou Microsoft, avec certainement des discussions qui n'ont (pour le moment) pas abouti.

Le projet de marché télécom européen unique semble maintenant prioritaire par rapport à la crainte de se voir se former des monopoles chez les opérateurs et va peut-être permettre aux opérateurs télécom de se lancer dans une phase de consolidation par rachat des plus petits opérateurs afin de se renforcer face aux menaces extérieures, ainsi que de mieux se coordonner pour développer rapidement les réseaux mobiles de nouvelle génération.

C'est tout un contexte qui est en train de se mettre en place et qui annonce une vague d'initatives conduisant à une grosse évolution du secteur...qui va surtout servir à renforcer la position des acteurs mais pas forcément les aider à générer plus de revenus tant les modèles économiques évoluent vite et de nouveaux acteurs viennent s'intercaler pour capter une valeur que les opérateurs sont désormais obligés de partager...au risque de ne pas pouvoir éviter le spectre de la transformation en simple fournisseurs de tuyaux, à faible rentabilité.

Source : Les Echos